Le pays depuis des décennies baigne dans des maux. Le peuple doit éviter de l’aimer aveuglément, d’un amour qui, au lieu de le soulever et le porter vers des jours enchanteurs, facilite plutôt sa descente totale dans l’abîme. Le peuple doit cerner l’origine de ces maux et la frapper fort pour son bien.
Nous avons au Cameroun en 2018 des élections et surtout la présidentielle, et caressons l’espoir d’abriter la CAN en 2019. Les Camerounais aiment –que dis-je ! –les Camerounais adorent le football tel le chien l’os, sauf qu’en tant qu’humains ils peuvent s’en départir quand la nécessité se fait sentir.
L’origine des maux au Cameroun, c’est le pouvoir maffieux néocolonial qui le dirige depuis la prétendue indépendance ; ce sont les autorités actuelles qui pillent, font piller et dilapident les fonds et ressources nationales, ce sont elles qui maudissent les sciences et technologies et magnifient l’occultisme.
C’est ce qui d’ailleurs explique les nombreuses difficultés qu’il y a aujourd’hui à organiser la CAN 2019 au Cameroun. Ceux qui la veulent par tous les moyens n’aiment pas ce pays plus que ceux qui la croient et la jugent inopportune. Ces derniers se fondent sur plusieurs raisons.
1–L’état des voies routières et ferroviaires ne garantit et ne garantira pas la sécurité des voyageurs-supporters, supposant que les équipes prenant part à ladite CAN pourraient toutes se déplacer par vol. Les routes reliant les villes du Cameroun sont des mouroirs ainsi que les artères urbaines camerounaises.
2–L’ insécurité grandissante actuelle dans les villes et axes routiers du Cameroun ira crescendo et s’empirera avec la pauvreté et la misère qui défont chaque jour des citoyens marginalisés et des familles entières.
3–Les élections de 2018 que le pouvoir en place sourd aux revendications de réformes électorales truquera comme de coutume constituent l’antre d’où décidément partiront de grandes colères et profondes agitations à l’approche de cette CAN au cas où la CAF ne la remettait à un autre pays.
4–les villes camerounaises restent insalubres, et les structures d’accueil en étant en nombre réduit offrent pour la plupart des services dont la qualité laisse à désirer.
5–La tenue de cet événement au Cameroun constituerait un somnifère injecté au peuple camerounais. Ce sera de la diversion. Pendant que le peuple entier aura les yeux levés et rivés à 2019, alors, en douce le pouvoir mafieux en place l’attirera dans les élections de 2018, l’enlacera et tel un boa l’avalera.
6–La situation économique chaotique du Cameroun ne demande pas que l’on s’endette d’avantage pour organiser un événement continental qui reste sans rendement. Ceci traduit l’insouciance glaciale qui caractérise ses autorités.
7–La guerre au nord du Cameroun, l’insécurité due aux groupes armés à l’est du pays, la crise socio-politique qui secoue les régions du nord-ouest et sud-ouest du pays et les revendications syndicales ici et là, en sont un obstacle.
8–Les infrastructures d’accueil ne seront pas prêtes et rassurantes, et par exemple les stades et logements construits à la va-vite pourraient facilement causer des pertes irréparables en vies humaines.
C’est la voix de la raison des vrais patriotes camerounais qui se fait entendre ici, et non celle des sauterelles qui ont pris le pays en otage et ne lui témoignent leur amour que par des coups de dents atroces par ci par là et par des trahisons infâmes et pérennes.
Pour toutes ces raisons et surtout pour la sécurité des leurs, de leurs frères et sœurs africains tentés à l’avenir de vivre l’événement à partir du Cameroun, ces patriotes pensent que les autorités de la CAF doivent relever que le pays de Roger Mila n’est pas prêt cette fois-ci, et jeter leur dévolu sur un autre pays.
Léon Tuam