Déclaration sur la crise dite « Anglophone » L’impératif du dialogue

D’abord corporatistes au début, ces mouvements ont pris une ampleur politique incontestable, aboutissant à une grave crise marquée par des scènes de violences selon une progression dangereuse. Face à cette situation, les institutions étatiques ont réagi en impliquant lourdement les forces de sécurité, la justice puis des mesures d’apaisement diversement appréciées et avec des résultats mitigés.

En cette fin du mois de septembre, ce qui était jusqu’alors une crise de dimension contenue, s’est muée en quasi guerre civile, avec des dommages collatéraux durement ressentis. C’est ainsi que sont mis en jeu, l’avenir de nombreux écoliers, des jeunes, et que sont entachées à la fois la crédibilité et la sécurité de nos structures diplomatiques, de même que la sérénité de l’ensemble de nos services et structures administratives internes.
C’est dans ce contexte que sont intervenus les derniers développements, constitués d’explosions et d’actes d’une amplitude criminelle mettant directement en danger, la sécurité des personnes innocentes et des biens, signal d’un engrenage effrayant.

Devant cette situation, et alors que des appels et des messages encore plus radicaux, plus menaçants, porteurs de revendications politiques incontestables, et alors que des personnalités éminentes de tous les bords, se sont prononcés, tardent à le faire, craignent de le faire ou sont sur le point de le faire, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination estime, toutes analyses faites, que nous avons dépassé le cadre d’une « simple crise anglophone ». Ce sont les institutions de la République dans leur ensemble et dans leur substance qui sont dorénavant en cause.

Aussi, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, soucieuse de préserver la paix et la sécurité, la coexistence pacifique des diversités nationales, estime qu’un dialogue franc, ouvert, sincère, inclusif, transparent et profond s’impose avec un réel impératif de succès. C’est par-dessus tout, l’unique solution pour reconstruire la confiance et la concorde.

Dans cette optique de dialogue impératif, seul le Chef de l’Etat, chef suprême des institutions, clé de voûte de la cohésion nationale, garant de la souveraineté internationale et de l’intégrité du territoire, détient aujourd’hui le pouvoir d’acter sagement cette solution.

La Commission répète et martèle avec insistance, que seul Son Excellence le Président Paul Biya, devrait initier sans délai, les mesures les plus urgentes légitimement attendues avec impatience dans les quatre coins du pays, ainsi que par tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Loin d’être une démarche de faiblesse contrairement à certaines voix cyniques et à certains conseillers peu avisés, il s’agit d’une démarche de sagesse et de maturité politique digne des plus grands hommes d’Etat./.

Fait à Yaoundé, le 25 Septembre 2017

Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel

 

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