Il s’agissait notamment de l’avant-projet de loi relative aux prestations sociales ; l’avant-projet de décret fixant le coefficient de revalorisation des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès ; l’avant-projet d’arrêté fixant les modalités des élections et les conditions d’exercice des fonctions de délégué du personnel et ; l’annexe du décret portant nomenclature des branches d’activités.
De tous les points inscrits à l’ordre du jour, celui portant sur la revalorisation des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès, a ouvert la voie à des échanges assez houleux, faute de consensus entre les travailleurs du Cameroun et leurs employeurs. Une ambiance qui n’a pas du tout surpris certains habitués des rencontres entre les organisations professionnelles. Les représentants des travailleurs ont souhaité avoir une augmentation de 50% ; expliquant que la pension retraite n’a pas été revalorisée depuis 1983, malgré un environnement économique et social en constante mutation. Les employeurs quant à eux, ne sont pas d’accord avec cette proposition, et parlent d’une augmentation prudente et maîtrisée de 20%, conformément à la proposition faite par la CNPS depuis plus d’un an et se situant ainsi sur la même longueur d’ondes que le gouvernement.
Il faut dire que la CNPS n’est pas tout à fait étrangère à ce débat. L’organisme sait, sur la base d’études actuarielles, que le régime de sécurité sociale en vigueur au Cameroun est très généreux. Ainsi, le calcul des pensions tient principalement compte des salaires perçus ou revenus déclarés au cours des 3 ou 5 dernières années de la carrière. De plus, un assuré qui a cotisé pendant 15 ans a, au bout de la 3ème année de sa retraite, consommé la totalité de ses cotisations ! Et lorsqu’il vient à décéder, ses conjoints et ses descendants continuent d’en bénéficier.
Mais, au-delà de ces conditions favorables et en dépit des effets bénéfiques du décret présidentiel du 15 février 2016, fixant les taux des cotisations sociales et les plafonds des rémunérations applicables dans les branches des prestations familiales, d’assurance-pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès, des accidents de travail et des maladies professionnelles, la CNPS sait aussi que, compte tenu de son vieillissement, le régime camerounais de sécurité sociale devra forcément s’arrimer davantage aux mutations sociales et au coût réel de la vie des populations. C’est la raison pour laquelle elle a proposé au gouvernement l’augmentation du niveau des prestations sociales existantes et l’ajout de nouvelles prestations.
Dans tous les cas, la CNPS est parée à toute éventualité d’augmentation des prestations sociales. Sa solidité financière et ses réserves cumulées (trésorerie et sécurité), évaluées à plus de 400 milliards de francs CFA, devraient pouvoir lui permettre d’y faire face avec un peu plus de sérénité et d’efficacité.
A titre de rappel, la Commission nationale consultative du travail est une instance professionnelle légale instituée auprès du ministre en charge du Travail par la loi n°92/007 du 14 août 1992 portant Code du travail (Art. 117 à 119), dont le mandat est, entre autres, d’émettre des avis et de formuler des propositions sur la législation du travail et la réglementation à appliquer dans les matières où cet avis est prévu. Placée sous la présidence du ministre en charge du Travail, la CNCT est composée des représentants de l’Assemblée nationale, du Conseil économique et social, de la Cour suprême et des représentants des organisations professionnelles des partenaires sociaux (employeurs et travailleurs).
Service Communication/DECT`/CNPS