Par Une enquête de Jeanine Fankam
1- L’angoisse
” Le jour où mon mari m’a annoncé qu’il est séropositif, j’ai failli m’évanouir. Je voyais le bonheur de notre jeune couple s’effondrer. C’était en 2000. Nous n’avions pas encore bouclé la deuxième année de notre mariage. Je peux le dire, nous savourions encore à coeur-joie, nos noces. Nous filions le parfait amour lorsque soudain, l’intrusion du virus du sida dans notre couple est venue stopper mon rêve. Sans transition, je suis passée de la joie de vivre, au désespoir “. Avant de s’abandonner totalement à ce désespoir, Sylvie Boédé doit, elle aussi, faire le test du sida comme le suggère le médecin. Elle a hésité pendant de longs mois avant d’accepter enfin de se plier au conseil du praticien. Son examen de dépistage s’est avéré négatif. Le test de contrôle a confirmé ce résultat six mois après le premier.” Entre temps nous vivions comme tous les autres couples sauf que l’euphorie avait disparu. Nous continuions à faire l’amour, mais cette fois là, avec la capote. J’étais consciente du risque que je courais puisqu’en fait la probabilité que la capote se rompe pendant l’acte sexuel n’est pas nulle, mais j’avais le devoir de soutenir mon mari et préserver notre ménage. Je m’étais juré de garder le secret aussi longtemps que possible. Parallèlement, je ne m’intéressais à toutes les questions relatives au Sida dans les médias dans l’espoir de “sauver” mon époux…