Alors qu’il se trouvait à Yaoundé pour lancer le mouvement citoyen « Tous Sauf Biya en 2018 », Narcisse Nganchop a été convoqué ce jeudi 30 novembre par la Direction de la surveillance du territoire, un service secret, à son hôtel à Yaoundé.
Comme Filimbi en République démocratique du Congo, Y’en a marre au Sénégal, le Balai Citoyen au Burkina Faso, le mouvement citoyen « Tout Sauf Biya en 2018 » s’apprêtait à faire bouger le Cameroun. Mais le régime dictatorial de Paul Biya en a décidé autrement. Le coordinateur de ce mouvement a été convoqué (convocation ci-dessous) ce jeudi 30 novembre 2017 par la Direction de la surveillance du territoire (chargé des renseignements) à son hôtel à Yaoundé.
Narcisse Nganchop, militant du parti d’opposition Union des Mouvement Socialistes, est arrivé dans la capitale politique en provenance de Douala samedi dernier pour lancer le mouvement dont l’objectif est de chasser Paul Biya (au pouvoir depuis le 6 novembre 1982) du pouvoir avant la présidentielle de 2018. Le mouvement fonde son action sur l’illégitimité de Paul Biya à la tête de l’Etat.
Hold-up constitutionnel
En effet, D’après le draft du mouvement (voir au bas de l’article), « l’article 6.2 de la constitution du 18 janvier 1996 (qui repose sur les accords de la Tripartite du 30 octobre 1991) a été révisé le 14 avril 2008 en violation de l’article 64 de cette même loi fondamentale qui prescrivait qu’aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut être retenue si elle porte atteinte aux principes démocratiques. Or, en modifiant l’article 6.2 de la Constitution, Paul Biya a violé le principe démocratique de l’alternance au pouvoir ».
La convocation de la DST
Le mouvement entendait mobiliser les Camerounais à travers des campagnes dans les médias, sur les réseaux sociaux, les supports de communication et les appels aux manifestations pacifiques. « Tout Sauf Biya » a recruté parmi les hommes politiques de l’opposition, les acteurs de la société civile, les intellectuels, les journalistes, les étudiants, les élèves, etc. afin d’apporter le vent du changement tant souhaité par les Camerounais.
Mais les sécurocrates de Paul Biya font feu de tout bois pour étouffer le mouvement dans l’œuf en intimidant son leader. Au mépris des conventions internationales notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui protègent la liberté d’expression et la liberté d’association. Il est évident que Paul Biya et ses larbins brassent du vent en proclamant l’existence de la démocratie au Cameroun alors que nous sommes plongés dans une dictature brutal et à l’état pur.
http://hurinews.com/cameroun-dictature-les-services-secrets-aux-trousses-du-leader-dun-mouvement-anti-biya/
Source:Michel Biem Tong
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MOUVEMENT CITOYEN >TOUT SAUF BIYA EN 2018<
1-Qu’est-ce que le mouvement >Tout sauf Biya en 2018< ?
C’est un mouvement citoyen qui s’inscrit dans la lignée du Balai Citoyen au Burkina Faso, Y’en a marre au Sénégal et Filimbi en RDC. Constitué d’hommes politiques, d’acteurs de la société civile, d’intellectuels, d’élèves, d’étudiants, de journalistes et de tout autre citoyen désireux d’y militer, le mouvement a pour but d’éveiller les consciences des Camerounais en vue de les amener à se réapproprier leur souveraineté confisquée par Paul Biya depuis 35 ans, en perspective des échéances électorales de 2018.
2- Moyen d’action
Emission radio et télé, campagne sur les réseaux sociaux, mot d’ordre de manifestations pacifiques, supports de communication (T-shirt, prospectus, dépliants, etc.)
3-Pourquoi un mouvement “Tout sauf Biya en 2018 ?”
Ce mouvement nait du constat de l’illégitimité de Paul Biya qui se décline en :
-Des hold-up constitutionnels, notamment en 2008.
L’article 6.2 de la constitution du 18 janvier 1996 (qui repose sur les accords de la Tripartite du 30 octobre 1991) été révisé le 14 avril 2008 en violation de l’article 64 de cette même loi fondamentale qui prescrivait qu’aucune procédure de révision constitutionnelle ne peut être retenue si elle porte atteinte aux principes démocratiques. Or, en modifiant l’article 6.2 de la Constitution, Paul Biya a violé le principe démocratique de l’alternance au pouvoir. IL N’A DONC PAS SA PLACE A ETOUDI ET DOIT PRENDRE SA RETRAITE.
-Le piège des élections
Depuis l’accession du Cameroun à l’indépendance le 1er janvier 1960, aucune élection libre, juste et démocratique ne s’est tenue. M.Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982 s’est toujours arrangé à être maître du jeu électoral. Au lieu d’une Commission électorale véritablement indépendante, il a choisi d’abord Onel 1 et 2 qui ne jouaient qu’un rôle d’observation, ensuite Elections Cameroon constitué en majorité des membres issus de son parti le RDPC et nommés par lui. Les membres de la Cour suprême qui proclame les résultats des élections sont également son émanation en tant que président du Conseil supérieur de la magistrature. Le Code électoral du 19 avril 2012 est taillé à sa mesure. L’HOMME CAMEROUNAIS EST COINCE DANS UN TRAQUENARD ELECTORAL OU SA Voix NE COMPTE PAS
Les violations graves et massives des droits humains
Pour combler son déficit de légitimité, Paul Biya utilise son appareil répressif et le système judiciaire pour faire taire toute contestation de son pouvoir où alors pour tenir ses rivaux potentiels en respect. En effet, le mouvement exige la vérité sur :
-La trentaine de personnes exécutées après le coup d’Etat manqué d’avril 1984
– La centaine de personnes tombées lors des villes mortes de 1991
-Les étudiants tués par l’armée le 6 mai 1991 lors des mouvements à l’Université de Yaoundé organisés par Le Parlement estudiantin
-Les personnes tuées par centaine par le Commandement opérationnel en 2000 et 2001
-Les victimes des émeutes de fin février 2008
-La centaine de morts de la crise anglophone en cours
-L’existence des prisonniers politiques notamment les militants de la cause anglophone et les victimes de l’Opération anti-corruption Epervier qui sont détenus en prison pour des motifs pas très clairs pour le commun des Camerounais
Paul Biya vit déconnecté des populations, éloigné des préoccupations de cette dernière et des réalités du pays
Depuis son accession au pouvoir le 6 novembre 1982, Paul Biya semble plus préoccupé par la jouissance de son pouvoir que par les besoins des populations. A en juger ses séjours récurrents dans son village à Mvoméka’a et dans un hôtel suisse. Aucun projet de développement de grande envergure n’a été lancé sous Biya hormi celui de l’autoroute Yaoundé-Douala qui marque le pas sur place, quelques barrages en construction et le port de Kribi dont on est pas sûr de la viabilité. Ce laxisme au sommet de l’Etat a pour conséquence une misère chronique et galopante qui n’épargne même pas les forces de sécurité et de défense obligées de verser dans la corruption pour survivre.
4– Ce que revendique le mouvement “Tout sauf Biya en 2018”
-le départ immédiat de Paul Biya du pouvoir
-la mise en place d’un pouvoir de transition qui comprendra des leaders de l’opposition, les modernistes et réformistes du parti au pouvoir, les membres du clergé et autres leaders religieux, les organisations de la société civile. Ce pouvoir de Transition élaborera une nouvelle constitution et une loi électorale consensuelle. Il organisera des élections auxquelles aucun membre ne prendra part
-Que les Camerounais prennent leur responsabilité au cas où Paul Biya continue de s’accrocher au pouvoir malgré un bilan désastreux à la tête de l’Etat, qu’ils reconquièrent leur souveraineté ravie par Paul Biya et son clan.
-Qu’une Commission vérité et réhabilitation soit créée pour les familles des personnes tuées par le régime de Paul Biya depuis le 6 novembre 1982
-Que des mesures soient prises pour faciliter le retour des exilés politiques au Cameroun et que les prisonniers politiques soient libérés.