Ce qui vient d’être révélé au grand jour, confirme l’adage selon lequel « 99 jours pour le voleur, un seul jour pour le patron ».L’administration de cette « école » avait pour pratique de vendre les places qui restaient après que les grands se soient servis, en y inscrivant fils, filles, beaux-fils, cousins, homonymes, etc. Le minimum syndical à payer est, dit-on, de 15 millions de francs.Avant quand on s’en plaignait, on vous demandait d’apporter les preuves.
Le mort admis major de sa promotion apporte à suffisance, la preuve demandée. Il est clair qu’avant même de lancer ce concours, les admis sont connus, les ministres et les riches hommes d’affaires se partagent les places et le soi-disant concours n’est que leurre.
Pour parler comme mon ami MESSANGA NYAMDING, il y a eu complot contre le Chef de l’Etat ! C’est l’année où il décide de faire comme ses collaborateurs en inscrivant ses deux enfants et sa belle-nièce dans cette école, laboratoire des fossoyeurs du pays, que le pot-aux-roses est découvert. Ainsi on a voulu démontrer que ses enfants n’ont passé aucun concours, mais ont joui du nom qu’ils portent et de la position administrative de papa.
Sous d’autres cieux, la sanction aurait été immédiate. Mais comment sanctionner un complice à qui on a demandé de tricher ? D’inscrire un fils, parfois cancre, à la place des brillants enfants de parents pauvres ?
Comme d’habitude, on a créé une commission d’enquête pour savoir comment le mort a été ressuscité et a brillé plus que tous. Ne nous prenez pas pour des idiots ! Je suis enseignant de carrière et je connais comment le jury délibère à la fin des épreuves écrites et orales d’un examen ou concours. Si un examen comporte l’écrit et l’oral, c’est pour juger les candidats sur ces deux volets. Si vous passez l’écrit et ne faites pas l’oral, vous êtes automatiquement éliminé, quelle que soit la note obtenue, celle-ci étant partielle par rapport à la note finale.
Le nom de monsieur NDJOMO Millsaints-Claude ne pouvait donc pas se trouver sur la feuille de délibération. La seule explication est que le résultat était préparé avant même le dépôt des dossiers. Ce qui est encore plus ridicule c’est de demander au Premier Ministre d’instruire une enquête. Ah, le pauvre ! Quand il avait fallu partager les places, on l’avait ignoré au profit du SGPR, du ministre de la fonction publique et du bien-né directeur de l’ENAM.
Dans le cas d’une telle flagrance, c’est la sanction d’abord et l’enquête ensuite. Oui il y a un responsable dans cette affaire, même s’il n’est que l’exécuteur des ordres : c’est le Directeur de l’ENAM.
On a peut-être peur qu’il livre les secrets des partages des places et mette à nu la République.
L’urgence commande maintenant qu’il est établi que du fait de concours il s’est agi d’une farce, les pauvres parents qui se sont saignés pour composer les dossiers, c’est-à-dire pour verser de l’argent dans les caisses de l’Etat, pour servir au payement des salaires des enfants de riches et dignitaires du régime, doivent immédiatement être remboursés de toutes les dépenses y afférentes. L’Etat du Cameroun doit être poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux.
Tous les candidats ainsi volés devraient faire un sit-in devant cette école pour exiger le remboursement de leur argent.
Les candidats admis sur la base, prétend-on d’équilibre régional, sont également classés, dit-on, par ordre de mérite. Mon œil ! quel mérite ? celui d’être né de parent riche, ou membre du gouvernement ? il aurait fallu faire des concours régionaux et non un concours national.
L’explication boiteuse qu’on donne pour justifier « l’équilibre régional » est qu’il faille faire participer toutes les régions à la gestion du pays. Comment expliquer donc que les places réservées à une région tombent sur les enfants d’une seule famille ? si on équilibre la région, il faut équilibrer le village. Si à Mvomeka une seule famille a trois admis, qu’est ce qui reste pour les autres dans ce village, dans l’arrondissement, voire le département ?
Même question pour Kolofata, Comment expliquer qu’une famille dont un des fils est sorti de l’ENAM et est déjà dans le commandement, soit encore à mettre les cadets dans la même école ?
La chance d’un changement dans notre pays viendra de la gourmandise de ceux qui nous gouvernent. De plus en plus ils posent des actes susceptibles de pousser le peuple à se soulever pour se libérer de leur joug. Ces moments approchent à pas de géant, et tant pis pour les soi-disant dauphins.
Le président Paul BIYA a dit à François HOLLANDE : « ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». Moi je dis aux dauphins : n’est pas BIYA qui veut. Il y a eu dans l’histoire de ce pays un certain BIYA, il n’y en aura pas un second. Les armes stockées, les énormes sommes d’argent volées, ne vous serviront à rien. Vos complices, les militaires sur qui vous semblez compter pour monter au pouvoir après avoir tué ou poussé à l’exil BIYA, risquent de vous faire le coup du Zimbabwe.
Le peuple ne sera pas en reste car plus la misère monte, plus, ceux qui n’ont rien à perdre, vont oser et vous serez les premiers à fuir ce pays.
WAIT AND SEE
Albert DZONGANG