Crise dans les régions anglophones: L’Occident joue la carte de la prudence

Face à l’incertitude sur la suite des événements dans la partie anglophone du Cameroun, les déclarations ouïes des instances diplomatiques restent tramées dans la mesure.

Parce que dans les régions du Sud-ouest et du Nordouest du Cameroun la situation évolue de manière imprévisible, des chancelleries et instances internationales semblent s’être passés le mot. Par le flot qu’elles débitent ces derniers temps, en rapport à ce sujet brûlant, les lignes du raisonnement diplomatique
insinuent que les dernières actualités (morts de gendarmes, captures des indépendantistes, etc.) ont arraché les unes et les autres au statu quo.

L’interprétation qu’en font les analystes se structure d’ailleurs autour du fait que l’implication des acteurs européens ou américains. Elle apparaît largement déterminée par le fait que ces derniers sont, à un niveau comme à un autre, témoins au moment où la crise dite anglophone émerge plus violemment au Cameroun. C’est le mot. Fidèles à la logique

diplomatique, les déclarations sont bien mesurées. On a pu le sentir le 15 février dernier à Yaoundé lors de la visite de Harriett Baldwin. Maniant une rhétorique bien huilée, la ministre britannique des Affaires étrangères a misé sur un «agenda express autour du dialogue entre les deux parties». Surfant sur la même vague, lors
de la visite au Cameroun du groupe de travail du Conseil de l’Union européenne (UE) sur l’Afrique, Marie Lapierre, présidente dudit groupe, a juste souligné que «la violence ne peut jamais être un instrument en politique». Tout en prenant soin, pour ne pas froisser Yaoundé, de rappeler que la sé- cession n’est «pas légale» au regard de la constitution camerounaise.

 

La Française appelle «tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue».
Le 07 février déjà, Catherine Ray, porte-parole de l’UE, a fait une déclaration. «L’Union européenne
appelle à éviter tout acte qui puisse attiser les tensions ou inciter à la violence entre Camerounais.
Elle reste convaincue que seul un dialogue sincère et constructif, en suivant les voies démocratiques et constitutionnelles, pourra conduire à une sortie durable de la crise tout en préservant l’unité et la paix pour tous les Camerounais»

Entre temps, dans un communiqué publié depuis le 21 décembre 2017 sur son site web,l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé invite citoyens américain à ne pas fréquenter le département de la Manyu (Sudouest), ainsi que toutes les villes situées à moins d’un kilomètre de la frontière avec le Nigeria ; ceci en raisons d’affrontements violents entre les séparatistes et les forces gouvernementales dans ces zones.

La même ambassade a enfoncé le clou le 15 février dernier, en enjoignant ses compatriotes à ne plus séjourner dans les régions du Nord – ouest et du sud – ouest du fait de l’instabilité ou de l’insécurité rampantes.

Recevant à Marlborough House (Londres) Joseph Dion Ngute en mars 2017, Patricia Scotland, la secrétaire générale du Commonwealth, avait, face au ministre délégué au ministère camerounais des Relations extérieures chargé du Commonwealth, relevé la nécessité d’un dialogue inclusif et constructif dans le processus de résolution de la crise anglophone.

C’est que, depuis le déclenchement des mouvements de protestation sociale, qui ont ensuite cédé la place à des revendications sécessionnistes dans les régions anglophones du Cameroun en 2016, la Grande-Bretagne s’est fait une religion sur cette situation, après plusieurs discussions avec les autorités camerounaises.

 

Source:Hebdomadaire N° 311 du Lundi 19 au Dimanche 25 Février 2018
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