CAMEROUN / LE CONSEIL CAMEROUNAIS DE TRANSITION PAR LE BIAIS DE SON REPRESENTANT , ECRIT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
8 Mai,2018
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EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
Le Cameroun vit actuellement une conjoncture politique et socioéconomique particulièrement difficile, sinon périlleuse. Préoccupés par cette situation, il nous a semblé utile de revenir vers vous afin de vous exposer les réflexions et les propositions de solution du Conseil Camerounais de Transition (CCT).
Monsieur le Président,
La situation est aujourd’hui incontrôlable dans les régions du Nord ouest et du Sud ouest de notre pays. Des militaires sensés protéger et assurer la sécurité de nos compatriotes tuent, pillent, violent et incendient des domiciles et villages entiers, mettant au désarroi de milliers de familles de nos citoyens, qui se retrouvent ainsi en errance avec femmes, enfants et vieillards dans les forêts et le pays voisin. De tels actes de terreur aliènent davantage les Anglophones de la République du Cameroun, qu’ils considèrent de plus en plus comme leur pire ennemi, tandis que la sécession paraît chaque jour comme la seule voie qui leur reste pour survivre comme un peuple.
De plus en plus les Anglophones se radicalisent, rendant la crise, au départ constitutionnelle, de plus en plus insolvable par le dialogue. En l’occurrence les sécessionnistes s’arment de plus en plus, grandissent de plus en plus en nombres avec de nouveaux recrues parmi la jeunesse anglophone en colère, déçue de votre gouvernement, désespérée et prête à tous les sacrifices.
Par vengeance de leurs morts, ils tuent également sans vergogne nos hommes en tenue et de nombreux civils. Dans ce chaos entrain de s’installer s’y mêle le trafic des organes humains et l’exposition des corps mutilés, des choses qui créent davantage un climat de terreur difficile à renverser.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Aujourd’hui, tous les regards du monde entier sont braqués sur vous et notre pays le Cameroun. Avec la situation actuelle de plus en plus chaotique, il est évident qu’une rwandisation du Cameroun n’est plus loin. Il faut qu’on se rappelle très bien que nos actes, faits et discours nous suivent tels nos ombres à l’heure du village planétaire.
Dans cette perspective, il reste certain que les différents responsables actuels du chaos de notre pays seront dans un futur proche traduisibles devant les juridictions internationales pour répondre de leurs crimes. Avec les ONG et d’autres associations des droits de l’homme, au CCT, nous nous y attelons également à travers de nombreux dossiers que nous archivons sur bon nombre de vos collaborateurs qui jouent les pyromanes pompiers dans les nombreuses crises que connait notre pays en ce moment. J’ose croire que vous les connaissez mieux que moi, car ils occupent des postes stratégiques à la Justice, aux finances, à la défense ( du chef d’état-major des armées aux Officiers responsables des troupes, en passant par les services de renseignements spéciaux ), à l’administration territoriale, à la primature et à la présidence de la République.
Excellence Monsieur le Président,
Notre pays va terriblement mal. Il a surtout mal de ses élites et de sa gouvernance. Quel est ce pays où l’on cherche en vain pour trouver ce qui fonctionne? Un pays avec une oligarchie ploutocratique au pouvoir qui gère tout et vole tout au travers des projets fictifs et tous genres imaginables de prédation! Dans votre gouvernement, ce qui prime c’est la course à l’enrichissement individuel rapide, à tout prix et par tous les moyens.
C’est pour cela que malgré la manipulation et la récupération de l’opération Épervier par un ministre en fonction aux ambitions présidentialistes, qui s’en sert pour maintenir au cachot ceux qui pourraient lui faire ombrage, nous continuons de soutenir cette opération de salubrité publique qui devrait normalement ramener nos gestionnaires à la raison.
Dans un contexte d’insécurité généralisée, où les quatre coins du pays excepté le sud sont actuellement en guerre, que ce soit dans les régions anglophones avec les sécessionnistes, le Nord avec Boko Haram ou l’Est avec les groupes rebelles centrafricains, notre pays est en permanence sur un volcan présentant des signes d’ébullition à tout moment.
Au lieu de trouver des remèdes adéquats à ce péril afin de rétablir la paix et la sécurité, votre gouvernement encourage plutôt notre jeunesse à se laisser instrumentaliser et arnaquer à ciel ouvert par des officines obscures, à l’instar de MIDA ou QNET et autres , qui se pavanent allègrement sur les dépouilles béantes de notre jeunesse laminée par la pauvreté, afin d’enflammer dans ses esprits les frustrations, la colère et la révolte générale.
Excellence Monsieur le President ,
Malgré ce constat sombre de notre pays actuellement au bord de l’explosion, il se trouve que tout près de vous, notamment dans votre gouvernement, certains responsables ont déjà décrété votre mort et n’attendent que le moment idéal pour votre inhumation pour s’emparer du pouvoir. Il est évident que si vous ne les neutralisez pas maintenant, ils ne vous louperont pas!
Il n’y a aucun dauphin connu au Cameroun. Pourtant nous assistons à une guerre de plus en plus virulente et visible entre vos potentiels dauphins parmi les personnalités de votre entourage. Ceux-là, qui ne sont pas officiellement candidats à la magistrature suprême, travaillent activement avec le concours des forces extérieures, usant du pouvoir de leurs fortunes personnelles volées au Cameroun, pour provoquer la guerre civile afin de prendre le pouvoir par la force d’un coup d’État armé. Tel est le plus grand péril de l’heure.
En ce qui nous concerne au CCT, nous sommes plus qu’inquiets du péril de la guerre civile, non seulement en pays anglophone où elle se déroule déjà depuis plus d’un an, mais surtout dans tout le reste du Cameroun francophone, et dont les signes avant coureurs se font de plus en plus voir. Nous continuions de plaider en faveur d’un dialogue incluant toutes les factions, sans exclusive, et exigeons que les propositions de la diaspora soient enfin prises en compte. Aucun dialogue pour la recherche de la paix et la sécurité au Cameroun ne peut plus exclure les sécessionnistes anglophones.
C’est le lieu ici de rappeler une énième fois que notre organisation reste opposée à la tenue des élections présidentielles cette année 2018. Car les élections présidentielles, dans la situation électrique actuelle, avec les inévitables fraudes qui seront opérées par vos fidèles d’Elecam et de la cour constitutionnelle pour vous maintenir au pouvoir et leur garantir le privilège individuels d’enrichissement sans fin, pourront se solder par une révolte populaire généralisée et un coup d’État contre vous.
Au CCT, en guise de solution à la périlleuse situation actuelle, nous proposons la constitution urgente d’un Gouvernement d’Union Nationale qui aura pour missions d’organiser un Dialogue national où la question du fédéralisme n’est pas exclue et les sécessionnistes anglophones sont admis sur la table des négociations, d’assurer la rédaction de la constitution de la deuxième république et d’un nouveau code électoral, de réformer totalement l’administration camerounaise déjà trop obsolète, d’établir le règne de la loi sur tous au sein de la nouvelle administration publique, d’assainir les moeurs du pays par des programmes révolutionnaires de lutte contre la corruption, le favoritisme, les discriminations et la terreur étatique, afin de conduire le Cameroun vers une Transition effective qui couronnera le redressement de notre pays et le rétablissement de la paix et la sécurité des hommes et des biens.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Il vaut mieux que vous le sachiez aujourd’hui. Vous êtes certainement le maître de vos actions, mais vous n’êtes pas maitre du temps. Et le temps presse.
Je vous prie de bien vouloir recevoir l’expression de ma profonde considération patriotique.
Patrice Nouma . :
Fils de la Republique