Wilfried  Ekanga Ekanga le tueur de Profs Camerounais du Rdpc  pose une question: Par quel mécanisme Biya a-t-il transformé les opposants farouches en agneaux?

Wilfried  Ekanga Ekanga le tueur de Profs Camerounais du Rdpc  pose une question Je m’interroge :Par quel mécanisme enchanté Paul Biya arrive-t-il à transformer les opposants les plus farouches en agneaux dociles du jour au lendemain ?

Quelle est donc sa stratégie d’envoûtement? Quel est son pouvoir? Je veux savoir.

Changer d’avis n’a jamais été un crime. Changer de parti politique non plus. On a le droit de faire des erreurs. D’ailleurs parfois, la faute n’est pas sur soi-même, mais sur ceux en qui on a bien voulu croire au départ.

De ce fait, on a le droit d’être déçu par ceux à qui on avait fait confiance et qui ont trahi les idéaux qu’on défendait. C’est tout à fait normal. Changer de bord pour ces raisons-là est littéralement la chose la plus rationnelle à faire.

– Morceaux choisis :

Le professeur Maurice Kamto a été pendant environ une septante, membre du gouvernement de Paul Biya. Il lui a même à plusieurs reprises rendu hommage, notamment sur l’affaire Bakassi, dont l’opinion nationale et internationale lui reconnaît pourtant un mérite quasi exclusif.

Mais devant l’inertie absolu de son président, devant la médiocrité d’un régime de l’éternel recommencement et du clair obscur, il a décidé un jour de suivre sa voie et de faire cavalier seul en créant son propre mouvement, conforme à sa vision du développement

C’est ce qu’on appelle la conviction politique.

Cela ne devrait en aucun cas choquer certains. Sur ma page Facebook, beaucoup me disent souvent : « J’aimais te suivre, jusqu’à ce que tu choisisse le MRC ». Autrement dit, ils s’estiment déçus de mon orientation politique et décident de ne plus me faire confiance. C’est leur droit absolu.

Là où ça devient irrationnel, c’est que les mêmes viennent me dire : « Un jour, tu regretteras d’avoir fait ce choix, le jour où le MRC te jètera comme une ordure et oubliera ce que tu as fait pour lui ».
Je réponds que si le MRC me déçoit un jour, s’il venait à trahir son code éthique, c’est en toute logique que je m’en désolidariserai, tout autant que vous vous désolidarisez de ce qui ne vous plait pas chez moi. Ce ne sera donc pas la fin du monde, et j’aurai le droit de m’orienter ailleurs.

Parce qu’autant je m’y suis rattaché par conviction, autant je m’en détacherai par le même principe.

A cet instant précis, je me sens totalement à l’aise avec Maurice Kamto et l’idéologie de son parti. L’interrogation n’est donc pas là, mais alors pas du tout.

La véritable question est : « Quelle peut donc être la raison pour laquelle un ancien opposant se retrouve à intégrer le RDPC et à le défendre mordicus, comme si hier n’avait pas existé? »

D’ordinaire, on adhère à un mouvement parce qu’on est convaincu de son projet politique, ou tout au moins satisfait de son bilan. Mais face à une formation qui ne possède aucun de ces deux éléments, quel tour de magie incroyable réussit à transformer l’adversaire d’hier en défenseur d’aujourd’hui? Faut-il réellement croire aux miracles?

Ils sont nombreux ces derniers mois à avoir rallié ce parti vide de sens et qu’ils ont à juste titre critiqué depuis la création du monde. Cependant, tout porte à croire qu’un détail fatidique avait été négligé : l’incommensurable puissance matérielle du fameux parti.

Dans ce pays où l’entrepreneurial est un crime, où le titre de « Professeur » donne la vie éternelle et où la fonction publique est le réservoir principal d’argent, quand on n’a pas été nommé à un poste X, ou que la critique permanente du pouvoir ne renfloue pas le porte-monnaie, il ne nous reste plus qu’à changer les louanges du Président, d’autant plus en cette période électorale où son projet de société se résume en une campagne de distribution de masse.

Car le RDPC est le seul parti de la république dont le programme politique pour un nouveau mandat est uniquement fait de casquettes, de pagnes, de billets de banque, et de pain-sardine.

La vision économique y est absente. L’analyse pragmatiques des questions quotidiennes de fond n’est pas évoquée … Le bilan est famélique et les objectifs sont faits de slogans nuageux

On aimerait donc comprendre. Si ce n’est pas l’argent, la promesse d’un poste, l’illusion d’optique, le folklore, le mirage financier, qu’est-ce qui fait subitement d’un libre penseur très apprécié du peuple , un griot sans cora, dont la honte elle-même est allée se cacher de honte?

Claude Wilfried Ekanga Ekanga

Yaoundé, le 15 octobre 2018

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