Alors que la République centrafricaine (RCA) connaît déjà une longue crise sécuritaire avec des conséquences humanitaires énormes – plusieurs dizaines de milliers de réfugiés au Cameroun – , 95 députés de la majorité viennent de signer une motion visant la destitution du président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua.
Allié du président Faustin Touadero, les deux principaux responsables des institutions républicaines (Exécutif et Parlement) sont en froid depuis un moment au sujet de la gestion des contrats miniers.
Alors en effet que la loi centrafricaine soumet toute signature d’un contrat minier à l’accord préalable de l’Assemblée nationales, le président Touadera qui a entrepris des négociations avec un ensemble d’opérateurs souhaiteraient contourner la tête du parlement qui n’est pas un béni oui-oui de sa majorité.
L’évolution de cette semaine intervient deux semaines après l’ouverture de la session parlementaire du 1er octobre au cours de laquelle le président de la chambre avait indiqué qu’il ne se laissera pas sacrifier comme un agneau.
En Afrique francophone, notamment dans sa zone équatoriale les sous sol sont très riches en minerais divers. Mais les responsables d’États gèrent de manière très opaque ces richesses naturelles. Outre les commissions et autres bakchich, les riverains perçoivent rarement les retombées des exploitations minières. Même dans les pays participant à l’initiative pour la transparence des industries extractives rien n’y fait malgré le regard des sociétés civiles.
Il faut craindre pour les populations de cet état frère qui a trop longtemps souffert de l’instabilité sociopolitique et qui est l’un des plus pauvres du monde. Selon les indicateurs du PNUD, plus de 75% de la population de la RCA vit en dessous du seuil de la pauvreté. Malgré le retour à un ordre Constitutionnel normal, la Rca survit globalement des perfusions de la Cemac et des bailleurs multilatéraux
Alex Gustave Azebaze