C’est en effet le principal message qu’ont transmis deux ex-présidents, Thabo Mbeki Afrique du Sud (1999-2008) et Olusegun Obasanjo Nigeria (1999-2007), dans une lettre co-signée et adressée au Président Cameroun sortant, Paul Biya au pouvoir depuis 1982 et qui sollicite un 7e mandat consécutif après 35 ans de règne.
Ces 2 anciens chefs d’état qui ont cédé le pouvoir dans leur pays respectif exhorte Paul Biya à prendre la décision qui honore le Cameroun, voire l’Afrique tout entière et qui fera de lui un grand homme d’État, en annuler l’élection présidentielle du 7 octobre dernier et d’organiser une nouvelle élection avec des observateurs nationaux et internationaux pour la rentre plus crédible et acceptable par tous les partis.
« L’élection démocratique dans une processus clair est un des plus beaux héritages que vous laisserez à votre cher pays, car comme Mandela, vous rentrerez dans l’histoire comme celui qui a apporté la démocratie à votre aimable pays, et qui a aussi imposé des élections aux résultats claires comme règle d’or et inviolable pour un changement apaisé ou même pour une réélection». Pouvait-on lire dans cette lettre comme nous l’a confié une source en service au Cabinet Civil de la présidence de la république camerounaise.
Il poursuit en déclarant qu’on pouvait lire également « Ce serait une catastrophe si le Cameroun aussi devrait basculer dans une violence qui pourrait compromettre le vivre ensemble dont votre pays est un exemple en Afrique » ont-il écrit.
On sait qu’aujourd’hui, que ce soit au Nigéria ou en Afrique du Sud, les élections sont apaisées et on y connaît une alternance régulière qui créée un dynamisme et évite des conflits. Au Nigéria comme au Ghana, les anciens présidents, pour les services qu’ils ont rendus à la nation, sont respectés et occupent la place qui leur revient de droit dans la société.
Pour conclure, notre source voudrait croire que le Président Paul Biya comprendra que c’est maintenant que s’écrira la conclusion de son histoire. Il peut sortir comme un grand homme et entrer positivement dans l’histoire s’il annule et réorganise une nouvelle présidentielle, comme prévoit la loi. Cette fois plus crédible comme suggéré par Thabo Mbeki et Olusegun Obasanjo ou bien il suit son entourage va-t-en guerre et accepte les résultats d’une élection très contestée pour se maintenir au pouvoir et passer les 7 ans les plus cauchemardesques de son règne et qui sait, pourra finir comme Mobutu de l’ex Zaîre, qui se croyait immortel ou comme Djamal de la Gambie qui se voyait, quant à lui, invincible.
Paul Biya à son destin entre ses mains: entrer dans l’histoire comme tyran ou comme démocrate?