Barreau du Cameroun:L’image que veut approfondir le Bâtonnier sortant Jackson Francis NGNIE KAMGA

C’est le 24 novembre prochain que les avocats du Cameroun membres à jour de leur ordre professionnel – plus connu sous la désignation de « Barreau du Cameroun » – tiendront leur assemblée générale. La toute première depuis l’élection des instances ordinales en place depuis début 2015. Une AG importante donc.

Pas seulement parce qu’elle sera élective- dans toutes les organisations, le moment des élections est toujours le plus couru par les ayant droits -, mais davantage parce que ce conclave suprême du barreau, l’un des corps intermédiaires les plus élitistes et indépendants du Cameroun a été secoué pendant la période sous revue par la difficile crise anglophone que connaît le Cameroun.

L’actuel conseil de l’ordre que préside Jackson Francis NGNIE KAMGA et dont fait partie son principal challenger présumé, Me Charles TCHAKOUNTE PATIE – un des ténors du barreau à Douala – aura été marqué au fer dès son entrée en fonction par les effets de cette situation sociopolitique. L’une de ses toute première sortie hors d’un siège de l’ordre (Yaoundé) ou de son cabinet (Douala) au lendemain de son élection ne fut-elle pas dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest pour faire une médiation entre les avocats – tout en les défendant et les justiciables- et les responsables des cours et tribunaux au sujet de l’exigence de ces derniers De la présentation des plaidoiries et conclusions en langue française ?

Il revint à Yaoundé avec la prise de conscience des responsables de cours qu’il n’était pas juste que ce soit les justiciables dont l’écrasante majorité ne comprenait que l’anglais de devoir faire le coûteux effort de traduire les conclusions ou s’attacher les services de traducteurs lors des audiences publiques. En pleine année judiciaire, l’autorité politique dut en tirer les conséquences en procédant à un léger mouvement privilégiant les magistrats bilingues ou d’expression anglaise.

Mais les raisins de la crise sociopolitique étaient bel et bien là. De sorte qu’à défaut d’un quasi-miracle, auquel je ne crois jamais, la stratégie du bâtonnier en chair que nous observons depuis les années 1990 dites de braise, aura globalement tourné autour de la nécessité de sauver l’unité de cette institution réglementée. De nombreux déplacements en vue des concertations en plein chaudron dans ces régions parallèlement à ses engagements de campagne résumés en quelques principes : repositionner ce corps d’élite dans la promotion de l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme ; assurer une plus grande respectabilité institutionnelle du magistère de l’avocat dans la société camerounaise ; structurer le rayonnement régional et international de ce corps ; organiser l’assistance sociale des membres du barreau, malgré leur peu d’empressement à s’engager dans un système de cotisation pour une assurance mutuelle plus pérenne ; last but not the least rétablir et approfondir les valeurs d’éthique et de confiance du justiciable en son avocat qui sont l’essence de cette profession.

Il va sans dire que dans un pays où la tendance à la rentabilisation des principes et valeurs est depuis quelques années si prégnantes, notamment dans la scène publique qui irrigue de ses pratiques l’essentiel du corps social, c’est à une sorte d’aggiornamento de l’imperium de l’avocat que s’engageait ce prince à la grande taille et féru de basket-ball. Au moment où les quelque 3 milliers d’avocats théoriquement inscrits au tableau d’un ordre professionnel en proie à l’exiguïté du marché du Conseil et de la défense des justiciables de tous ordres, et où malheureusement, même les pouvoirs publics peinent à les solliciter prioritairement pour les conseils juridiques nécessaires dans le cadre des engagements de l’état national du Cameroun et ses démembrement, tel d’ailleurs que le remarquait pour le dénoncer Me Nico HALLE, le président en exercice de l’instance suprême de l’ordre, au cours de la cérémonie de présentation du projet de création de la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID) à Douala, il est juste de tirer un coup de chapeau à cette équipe qui, sans tambours ni trompettes, a réussi à maintenir l’organe professionnel hors voire au-dessus des vagues nationales diverses.

Car comme le montre bien ce bilan fait pour l’hebdomadaire KALARA, la seule publication nationale spécialisée sur les questions juridiques et judiciaires, toutes choses étant par ailleurs égales, le bilan de l’équipe NGNIE KAMGA, qui a bien voulu répondre à notre sollicitation d’un entretien bilan en nous fournissant la mouture de ses réponses déjà destinées à notre confrère de Yaoundé est de ceux dont on se félicite.

Mais celui qui, après avoir présidé pendant un an aux destinées de la Conférence des Barreaux francophones assure depuis la fin du 1er trimestre 2018 la présidence de la Conférence des Barreaux ayant en commun le droit Ohada, n’est pas du genre à le crier sur les toits. Une preuve ? Alors que des sources crédibles au sein du dudit barreau font état l’assainissement réussi de la situation financière désastreuse héritée à son arrivée mais surtout de son succès dans le règlement du litige ayant pourri pendant des années l’image du barreau relativement à son projet d’acquisition d’un domaine pour loger les instances de l’ordre, cet homme attaché aux respect des principes ordinaux préfère ne pas trop nous en dire. Il se contente de ce mot : « Monsieur le journaliste, ma priorité, qui est en même temps une obligation de respect de mes mandants, c’est aux avocats.

Souffrez que je leur réserve l’exclusivité de ces nouvelles et comme notre Assemblée sera publique, vous en serez informé après ou en même temps qu’eux ». C’est tout NGNIE KAMGA ainsi résumé dans cette déclaration : un leader très attaché aux débourser sa responsabilité quelque soit ce que puissent en penser les observateurs lointains.

Nous vous proposons cette riche interview-bilan dans laquelle le Bâtonnier en chair, qui il y a 20 ans, sous EBANGA EWODO tint fermement le secrétariat de l’Ordre des avocats donne les raisons pour lesquelles il sollicite ce second et dernier mandat de ses confrères et consoeurs.

Alex Gustave Azebaze

Source : Journal Kalara.
Cette publication hebdomadaire paraît au Cameroun est spécialisée dans les questions juridiques et judiciaires

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