Football – symbole sacré au Cameroun. La route passe, et le développent suit. Si l’on se tient à cet adage, le Cameroun ne se développera jamais. On ne devrait pas attendre de se voir octroyer l’organisation de la Coupe d’Afrique de Nations pour s’endetter (au coût de 1000 milliards de FCFA).
Le Cameroun souffre d’exemples multiples de projets inachevés pour cause de corruption et détournements de deniers publics. Les Camerounais s’en plaignent depuis belle lurette, sans pourtant que les grandes instances de l’état fassent leur Mea Culpa. Il a fallu la déculottée précipitée par le fiasco de la CAN 2019 pour que certains esprits se réveillent. Il a fallu la profanation d’un tournoi de football (religion nationale et opium du peuple) pour que le Président Paul Biya mette fin à la recréation. Mais ce n’est pas tout.
Lorsque la CAF a annoncé le retrait de la CAN 2019 du Cameroun, de faux patriotes et pourvoyeurs de propagande se sont mis au travail. Leurs buts étant d’étouffer la colère publique et mettre la CAF (et son Président) au tribunal. Ces charlatans espéraient que les choses allaient se passer comme à l’accoutumée. Mais, pour paraphraser un certain adage, 99 jours pour les mensonges, 1 jour pour la vérité.
Comme le dit cette expression qui circulent dans les réseaux sociaux, « Si on t’explique le Cameroun et que tu comprends, c’est qu’on ne t’a pas bien expliqué ».
Il parait donc que Mr Ahmad Ahmad (président de la CAF) a enfin expliqué le Cameroun au Président Biya, et ce dernier semble avoir enfin compris. Il a rappelé les propagandistes à l’ordre et, comme par magie, l’on a vu des ministres redécouvrir la vérité.
La date du 30 Novembre 2018 marquera le début de la fin de certaines pratiques au Cameroun si, et seulement si, le Président Biya fait table rase et coupe la tête du serpent qui est la mafia gouvernementale. Il ne s’agit pas seulement ici de la CAN, mais du développent durable du Cameroun, de la bonne gouvernance, du respect des biens publics.
« Notre pays sera prêt pour cette grande fête de l’amitié. J’en ai pris l’engagement », avait déclaré Paul Biya dans l’un de ses discours. Il s’agissait ici d’un engagement sans équivoque. D’une déclaration qui mettait en jeu non seulement sa crédibilité, mais aussi celle du peuple Camerounais. Nous voici donc aujourd’hui au pied du mur, mis à nus devant la communauté internationale, ridiculisés par les actions de nos propres dirigeants.
Je pourrais ici abuser de l’élasticité du code pénal du Cameroun et accuser les auteurs de ce désastre national d’outrage au Chef de l’État, de déclarations mensongères, et d’atteinte au crédit de l’État.
A mon humble avis, la duplicité de langage donc certains ont fait usage, dans de leurs rapports au Chef de l’État, est inexcusable. Il n’y a rien de plus outrageux que de mentir au Chef de l’État de cette façon. Il n’y a rien de plus outrageux que de prendre les Camerounais pour des imbéciles (bien que ce ne soit point la première fois). Il n’y a rien de plus outrageux que de détruire la crédibilité d’une nation.
La question ne se pose plus. Il est impératif se savoir ce qui s’est passé, d’où proviennent ces retards par rapport au cahier des charges de la CAF, et où sont passés les fonds défalqués jusqu’ici. Il faudra créer une commission indépendante pour élucider ces questions et traduire certaines personnes devant la justice. La justice Camerounaise doit s’appliquer à tous avec la même vitesse et sévérité.
Toute personne trouvée coupable de détournements de fonds devrait être fusillée dans la place publique, comme à l’époque du Président Ahidjo. Il faudrait que le détournement des deniers publics soit passible d’une peine capitale. Trop c’est trop. La prison centrale de Kodengui n’est plus suffisante. Il faudrait adopter les pratiques de La République Populaire de Chine où tout détournement de plus de 463.000 dollars est passible de la peine de mort. Pour un pays comme le Cameroun, le code pénal pourrait établir un plateau de 5 millions FCFA. Certains Camerounais n’ont plus peur de la loi.
Le Président de la République doit saisir cette occasion pour démontrer son sérieux par rapport à ce cancer qui ronge le Cameroun. Il faudra qu’il démette certains ministres de leurs fonctions ; en commençant par le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt.
Il est grand temps de mettre cette force de l’expérience a exécution. S’il ne le fait pas, il aura perdu toute crédibilité devant son peuple car cette force de l’expérience n’aura été qu’un slogan dénudé de sérieux. Le Président de la République du Cameroun doit prouver que le poisson ne pourri pas commençant par la tête.
« Fool me once, shame on you. Fool me twice, shame on me » dit un dicton Américain.
La balle est dans le camp du Président Paul Biya.
Dr Bernard Momasso