Le Ministère public annonce l’arrestation de six membres du service de sécurité du président camerounais, soupçonnés d’avoir participé à l’agression d’un journaliste de la RTS
L’agression d’un journaliste de la RTS ne restera pas sans suite. Le Ministère public genevois annonce aujourd’hui l’arrestation de six membres du service de sécurité du président camerounais Paul Biya. Une femme, porteuse d’un passeport diplomatique, a été rapidement libérée alors que les cinq hommes étaient encore entendus et confrontés ce mercredi par le procureur général Olivier Jornot.
Plainte déposée
La police judiciaire a identifié six personnes suspectées d’avoir molesté le journaliste. Adrien Krause, qui filmait une manifestation d’opposants devant l’entrée de l’hôtel Intercontinental le 26 juin 2019, a été légèrement blessé lors de cette intervention musclée et rapide. Certains gardes l’ont immobilisé alors que d’autres s’emparaient de son téléphone, de son porte-monnaie et de son sac.
Ses effets personnels et son matériel professionnel ont été emportés par les sbires du chef d’Etat africain avant d’être restitués dans leur intégralité sur intervention d’un négociateur de la police. Des objets ont été endommagés, précise le parquet.
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Le journaliste en question a déposé plainte pénale immédiatement. Selon le Ministère public, la police judiciaire a identifié six personnes impliquées dans cette agression. Ces dernières, cinq hommes et une femme, ont été interpellées le 2 juillet 2019 et arrêtées provisoirement.
À l’issue de leur première audition par la police et d’une nuit en cellule, les messieurs ont été mis à disposition du Ministère public. Le procureur général, en charge de cette procédure délicate, a entendu et confronté les parties toute la journée de mercredi.
Réactions officielles
Cette affaire a déjà suscité des protestations de la part de la Confédération. Le DFAE a rappelé le respect de la liberté de la presse à l’ambassadeur du Cameroun à Berne. Sur les ondes de la RTS, Antonio Hodgers, président du gouvernement genevois, a également estimé que l’évènement était «totalement inacceptable».
Le 29 juin, une nouvelle manifestation, organisée par l’opposition pour protester contre la présence de Paul Biya à Genève, a conduit à l’utilisation de gaz lacrymogène par la police afin de disperser la foule qui menaçait de pénétrer dans l’hôtel. La venue du président n’est décidément pas passée inaperçue.