J’y ai finalement pris part pour le compte de l’AFP après moult péripéties.
Témoin de l’intérieur, c’est le cœur contrit que je me résouds à dire aux camerounais, en ce matin du 1er octobre 2019, qu’il y’a peu de chance que l’INTÉRET GÉNÉRAL l’emporte aux sortirs de ce qui nous est servi au Palais des Congrès en lieu et place de dialogue, après 59 ans de règne d’un seul et même système. Et pour cause:
DANS LA FORME :
– Les commissions et les thématiques y afférentes sont créées à l’avance suivant l’orientation unilatérale du Chef de l’État et président du rdpc dont l’appréciation de la crise notamment au Nord-ouest/Sud-ouest est comme on le sait, en déphasage total avec la réalité du terrain,
– Les présidents, vices présidents, rapporteurs et membres desdites commissions sont choisis à l’avance et affectés sans aucune concertations préalable,
– Seul l’agenda du régime en place, très fortement représenté par les militants du rdpc y prévaut,
– La représentativité numérique davantage partisane (à forte coloration rdpciste) plutôt que nationale est loin de refléter les différents courants idéologiques en présence au Cameroun. Les salves d’applaudissements ou de chahuts selon qu’on est pro ou contre la thèse du régime en ont largement attesté.
– Le président du Dialogue, par ailleurs Premier ministre et militant du rdpc est le “master dixit” tant sur la composition du Bureau du Dialogue, le choix des intervenants que sur les thématiques. Nous autres n’avons donc pas pu impulser quoi que ce soit de nouveau.
SUR LE FOND:
– Le premier ministre dans sa modération a fait plus d’une fois un rappel à l’ordre exhortant les uns et les autres à ne s’en tenir qu’au cadre défini par le Chef de l’État et à la Constitution.
Par conséquent, nous sommes au regret de signifier au peuple camerounais que notre parti n’a plus rien à faire dans ce Grand Monologue Hypocrite.
L’histoire retiendra que par soucis de cohérence nous tenions à apporter notre modeste pierre à l’édification de la Nouvelle République à travers ce Dialogue.
Jusqu’à hier, nous avons voulu y croire. Hélas, nous avons été les témoins impuissants d’une grande farce.
Par ces temps de grand tumulte, ce régime n’a hélas manifesté aucune volonté de placer le Cameroun et l’intérêt général au dessus de ses calculs bassement pouvoiristes.
SUR CE, NOUS PRENONS CONGÉ DU DIALOGUE DIT NATIONAL. AVEC REGRETS…
Dieu protège le Cameroun.
Patriotiquement !
Alice Sadio
Présidente Nationale /AFP