Celui qui était le chef du pool des avocats du Mouvement pour la renaissance du Cameroun est mort ce matin au Centre des urgences de l’hôpital central. D’après le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack, “Aux dernières nouvelles, en provenance du personnel soignant, il était prévu une opération sur son bras droit fracturé. Il apparaît que l’opération aurait été compromise et annulée du fait d’une réaction ou alors d’un défaut de réaction en relation avec l’anesthésie”.
En rappel, Me Sylvain Souop, et Me Temate, membre du collectif des avocats assurant la défense de Maurice Kamto, ont été victimes, dans la nuit du vendredi, 10 au samedi, 11 janvier 2020 à l’entrée de la ville de Bafoussam, d’un accident. Ils venaient de la ville de Dschang. Me Sylvain Souop, s’en est sorti avec une fracture du bras droit.
Selon Bibou Nissack, les victimes ont été transportés à l’hôpital régional de Bafoussam et évacués, par la suite, à Yaoundé par ambulance. Me Souop présentait alors une fracture du bras droit et Me Temate a, quant à lui, passé un scanner de son crâne, dont le résultat a permis de dresser un diagnostic prometteur. Le porte -parole du président national du Mrc indiquait, quelques jours après, que la situation est maîtrisable par le personnel Médicis sanitaire et que les dégâts matériels sont limités. Malheureusement, très tôt ce matin, la nouvelle triste de la mort de Souop est tombée comme un couperet.
Me Souop s’est, davantage, fait remarquer après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 tant il était chef de file du conseil du Mrc lors du contentieux post-électoral. La mine joviale, l’air serein, le caractère charismatique, cet avocat au barreau du Cameroun défendait corps et âme Maurice Kamto, tout autant que ses colateraux Emmanuel Simh, Fabien Kengne, Fidèle Djoumbissie, entre autres. Alors que Maurice Kamto, ses alliés politiques et plus de 200 militants et sympathisants avaient été arrêtés le 28 janvier 2019 à Douala deux jours après l’organisation des marches nationales à la résistance au hold-up électoral, c’est Me Souop qui s’échinait à défendre ses prévenus en compagnie de ses congénères, qui était une quarantaine. Ils avaient fait le tour des appareils répressifs de l’Etat, où étaient incarcérés leurs clients. Au Gso, dans les cellules du Sed(Secrétariat d’Etat à la défense), au commissariat central numéro 1, à la direction régionale de la police judiciaire, Me Souop et ses camarades du pool de défense de M. Kamto passaient des heures à savoir ce qui était reproché à leurs clients.
Dans les salles d’audience, Me Souop a toujours été présent pour défendre, bec et ongles, ses clients, dont le président national du Mrc, ses alliés ont été libérés le 5 octobre 2019 suite à l’arrêt des poursuites judiciaires décidée par le président de la République. Aujourd’hui, 15 militants sont encore détenus parmi lesquels Mamadou Yacouba Mota. L’on ne compte pas le nombre de conférences de presse organisées par le chef de pool des avocats pour expliquer l’état d’avancement des procès et la situation de leurs clients. Me Souop était aussi écrivain.
Il avait fait paraître un ouvrage intitulé “Exécution des décisions pénales. Commentaire du livre V du Code de procédure pénale, ouvrage de 124 pages paru aux presses universitaires d’Afrique en 2017. Lhomme en robe noire, la cinquantaine sonnée laisse une famille éplorée et des militants du Mrc inconsolables.
Source: Serge Aimé Bikoi