La liberté de manifester est consacrée par la Constitution et les traités et accords internationaux que le Cameroun a ratifiés. L’article 45 de la Constitution consacre le fait que “les traités et accords internationaux régulièrement approuvés ou ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois”. Il n’y a pas eu insurrection à partir du moment où il n’y a pas eu belligérance de la part des manifestants. Ceux-ci n’ont pas pris les armes. Il s’est agi des manifestations à mains nues. Ils n’ont ni incendié ni brûlé quoi que ce soit. D’aucuns ont même été arrêtés alors qu’ils nétaient chez eux donc même pas dans la rue.
Au motif qu’ils ont appelé aux manifestations pacifiques.Appeler à manifester pacifiquement pour un motif quelconque ne saurait se confondre à appeler à prendre des armes. La liberté d’expression tout comme la liberté de manifestations pacifiques sont consacrées par tous les instruments juridiques internationaux que le Cameroun a ratifiés. Je tiens à préciser que l’aide que nous n’avons de cesse de recevoir des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux a toujours été conditionnée par la ratification de ces instruments juridiques. Pour dire que si le Cameroun ne les avait pas ratifiés, il aurait eu toutes les peines du monde à obtenir ces aides et emprunts. La ratification de ces instruments juridiques internationaux ont toujours fait partie des conditionnalités pour solliciter les aides et emprunts auprès de nos multiples partenaires
Le gouvernement veut s’appuyer sur le terme “insurrection” contenue dans la loi antiterroriste pour les condamner. Y a-t-il eu insurrection le 22 septembre 2020? Qu’est-ce qu’une insurrection dans la définition universelle de ce terme? L’insurrection c’est “l’Action de s’insurger, de se soulever contre un pouvoir politique établi en recourant à la violence armée ». Ce qui fonde ou caractérise une insurrection c’est non seulement sa dimension politico-militaire, son inscription dans la durée, sa volonté de contrôler totalement ou partiellement un territoire ou une population grâce à des FORCES MILITAIRES IRRÉGULIÈRES. Est-ce ce à quoi nous avons assisté le 22 septembre 2020?
Non. Puisque ces manifestants n’avaient pas d’armes Même pas des armes blanches. Si on avait arrêté un manifestant en possession d’une arme, le gouvernement l’aurait exhibé en public.
De ce qui précède, l’arrestation des manifestants pacifiques ne se justifie pas. IL FAUT LES LIBÉRER.
Jean Robert WAFO
Ministre du Shadow cabinet du SDF en charge de l’information et des médias.