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Alassane Dramane Ouattara entre dans la poubelle de l’Histoire – Icicemac

Alassane Dramane Ouattara entre dans la poubelle de l’Histoire

L’Editorial du Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun

Le 1er novembre 2020

Hier 31 octobre 2020, la Côte d’Ivoire a vécu l’une des plus laides et des plus tristes journées de son Histoire. Une régression à l’état de nature le plus vil, ce règne de la force brute où « homo homini lupus », « l’homme est un loup pour l’homme », selon la célèbre formule de Thomas Hobbes.

En organisant avec ses milices barbares, et au prix de près de 100 assassinats d’ivoiriens,  une parodie d’élection rejetée par plus de 90% de l’électorat ivoirien, l’ancien président Alassane Dramane Ouattara s’est connecté aux parts sombres de la mémoire de la Côte d’Ivoire. Il est résolument entré, mais avec quel fracas ! – dans la poubelle de l’Histoire. Il importe donc, en ce premier jour de novembre 2020, maintenant que cet homme n’est plus, de jure, président de la République de Côte d’Ivoire, de s’en ressouvenir, car seule une lutte politique éclairée par la connaissance peut libérer authentiquement un peuple.

Ce territoire avait certes connu les affres de la Traite des Noirs des 15ème au 18èmesiècles. Puis, ce fut le sort des peuples africains pris en tenailles par le partage de Berlin en 1884-1885 qui l’étreignit. Le territoire de Côte d’Ivoire devait être tracé dès 1893 par le forfait colonial français. Commencèrent les cycles de violences de la conquête coloniale de la fin du 19ème siècle à la première moitié du 20ème siècle, avec notamment la célèbre révolte des Abbey de 1911 et la lutte héroïque menée par la génération du président Félix Houphouët-Boigny contre les travaux forcés coloniaux, les taxes brutales et la déshumanisation de l’indigénat. L’indépendance formelle- quoique pas vraiment structurelle-  du 7 août 1960, négociée par l’élite politique ivoirienne avec la France du général De Gaulle, devait apparaître dans cette naissance douloureuse de la nation, comme un moindre mal. Une chance donnée aux africains de Côte d’Ivoire d’être acteurs conscients de leur propre destin.

Le long régime de parti unique qui à partir notamment de 1966 devait tenir le pays en main, dans un autoritarisme éclairé, brilla par sa socioéconomie radieuse, son culte de la paix des communautés et l’arôme de sagesse que par-dessus tout, le président Houphouët fit régner. La crise économique liée à l’extraversion de l’économie essentiellement agricole et primaire du pays, devait pourtant à la fin des années 70, sonner le glas des années glorieuses.

Confronté à la baisse violente des recettes de son commerce international du cacao, du café, du coton, du bois, de la banane, de l’ananas, etc., le régime du président Houphouët-Boigny peinait au milieu des années 80 à financer le modèle social généreux qu’il pratiquait depuis les années 40, dans le but de booster ses capacités de production par l’intégration à tours de bras de toute la main d’œuvre ouest-africaine disponible. Que fallait-il alors faire, devant la faillite alarmante qui menaçait l’Etat ?

 On se souviendra de la colère impuissante du président Houphouët en présence du président français François Mitterrand, à propos de la détérioration unilatérale du prix des matières premières qui était ainsi imposée à la Côte d’Ivoire. On se souviendra aussi que le président Houphouët dut dès lors se soumettre au diktat de la finance internationale, pour ne pas voir imploser la Côte d’Ivoire, dont la population s’était multipliée pratiquement par 10 depuis 1960, et où montaient de nouveau les revendications de pluralisme politique, de démocratie, de nouveaux droits sociaux, économiques, culturels et politiques inspirés par la dynamique d’un monde s’unifiant avec le déclin de la Guerre Froide entre l’Est et l’Ouest. Comment Houphouët négocia-t-il alors ce terrible virage ? Par un choix fatal dû à un funeste concours de circonstances.

Une femme s’était incrustée par sa force de séduction et son innocence si perfidement feinte, dans le sérail intime du président Houphouët-Boigny : dame Dominique Nouvian veuve Folloroux. Ménagère sans le sou, débarquée en Côte d’Ivoire à la fin des années 70 aux côtés de son époux enseignant coopérant de français au lycée technique d’Abidjan, dame Nouvian Folloroux avait arpenté les allées de la classe politico-financière ivoirienne à la faveur du carnet d’adresses de son époux qui décéda, et avait fini par atterrir dans les bras du président Houphouët-Boigny lui-même, après en avoir enlacé d’autres. Or, la même courtisane, non moins gourgandine, avait déjà pour amant dès 1985, un certain banquier voltaïque nommé Alassane Dramane Ouattara, qui avait cheminé du FMI à la Banque Mondiale, puis atterri à la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest.  C’est elle qui devait profiter des inquiétudes du président Houphouët face à la tournure que prenaient les affaires macroéconomiques ivoiriennes, pour lui glisser, dans la douceur de l’oreiller, le nom d’un voltaïque de Sindou décoré par l’Etat de Côte d’Ivoire en 1983 : Alassane Dramane Ouattara.

On peut imaginer le savant alliage de la force de séduction et de la capacité de persuasion de la dame, dans la défense de son complice qu’elle voulait placer au pinacle de la Côte d’Ivoire pour conquérir à ses côtés ce pays. Alassane Ouattara, dut-elle dire au président Houphouët, n’était pas ivoirien de naissance. Du coup, il ne nuirait pas aux plans successoraux du monarque républicain qu’était Houphouët. Par contre, il aurait été nécessaire que le président Houphouët le naturalisât ivoirien, afin de faire taire les susceptibilités dans le pays. D’autre part, Ouattara était titulaire d’un PhD en économie de l’université américaine, il avait travaillé au FMI et à la Banque Mondiale dès les années 70, puis avait commencé une carrière au cœur de la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest, institution aux ordres du capitalisme d’Etat français. Pouvait-on trouver mieux ? Ouattara était la solution pour Houphouët, clama Dominique. Et le Vieux se fit ainsi conduire à sa pire faute politique : il nomma Alassane Dramane Ouattara à la tête du gouvernement, le proclama ivoirien en menaçant tout son sérail, devant un peuple ébahi qui se demandait d’où pouvait venir cet homme inconnu au bataillon des élèves, lycéens, étudiants et cadres de Côte d’Ivoire avant 1989.

A partir de 1990, Ouattara et son alliée et conseillère principale, Dominique Nouvian Folloroux, commencèrent donc la mise en œuvre du plan de conquête ourdi dans leur lit d’amants au milieu des années 80. Il fallait systématiquement diviser les Ivoiriens pour s’y constituer un bétail politique. Ils créèrent la carte de séjour en mai 1990 et organisèrent la traque des étrangers ouest-africains dans le pays. Dans cette traque, la police et la gendarmerie, mais aussi une partie des Ivoiriens eux-mêmes, confondirent les étrangers ouest-africains avec l’ensemble des populations du nord, tous traités de boyordjan, « venus d’ailleurs ». Ouattara stimula ainsi la poudrière identitaire ivoirienne. Il poussa les Ivoiriens du nord à se rassembler sous sa houlette dans la Charte du Nord, où furent proclamées les bases d’un projet sécessionniste contre l’Etat de Côte d’Ivoire. Il piégea  successivement, ainsi Henri Konan Bédié et le PDCI-RDA, qui s’engouffrèrent dans le discours de la préférence nationale, pourtant inoculé par la carte de séjour de Ouattara ; le Général Guéi dont la constitution de 2000 consacrait, avec l’approbation hypocrite de Ouattara, l’ivoirité politique en son article 35, avec le tristement célèbre « ET » qui allait brûler le pays ; Laurent Gbagbo et le FPI, pourtant combattant de la démocratie, qui emprunta les accents de la préférence nationale créée par Ouattara, se marginalisant ainsi aux yeux de la communauté internationale. C’est ainsi que les Ouattara firent prospérer l’ivoirité qu’il avait créée, par la bouche de ses ennemis et adversaires politiques pris au piège. Et le tour était joué, les Ouattara s’étaient imposés au cœur du jeu politique ivoirien.

Alassane Dramane Ouattara procéda à son accumulation capitalistique primordiale en faisant main basse, à travers des privatisations fallacieuses des années 90, sur les entreprises publiques ivoiriennes, tandis que son épouse Dominique confortait sa mainmise sur une part importante du patrimoine immobilier de l’Etat de Côte d’Ivoire et du président Houphouët-Boigny. Alassane Dramane Ouattara organisa ensuite toutes les déstabilisations connues de l’Etat de Côte d’Ivoire depuis 1993. Il tenta de violer l’article 11 de la constitution pour usurper le dauphinat constitutionnel qui revenait au président Bédié de l’assemblée nationale. Il s’allia brièvement au président Gbagbo du FPI pour tenter de faire chuter le régime Bédié en 1995, dans le cadre du Front Républicain. Il inspira et soutint activement le coup d’Etat du 24 décembre 1999 contre le régime du président Bédié et revint tout glorieux en Côte d’Ivoire après la chute de son ennemi juré d’alors. Lorsque le général Guéi voulut faire tourner la transition du CNSP à son propre avantage, Alassane Dramane Ouattara tenta par le complot du Cheval Blanc, de l’assassiner en septembre 2000. En janvier 2001, il inspira et soutint le complot de la Mercedes Noire, mené par Ibrahim Coulibaly, contre le régime fraîchement élu du président Laurent Gbagbo. En septembre 2002, il soutint activement la rébellion du MPCI/FN dirigée par Guillaume Soro, ce gra^ce à quoi il fut réinclus dans la classe politique ivoirienne à travers les négociation de Lomé, Dakar, Accra I et II, Marcoussis-Kléber, Prétoria, et finalement Ouagadougou en 2007. Et c’est grâce à ces négociations qu’il fut autorisé à être candidat à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire, après en avoir été exclus de 1993 à 2005. C’est finalement le même Ouattara qui faisant fi d’une décision du Conseil Constitutionnel qui le donnait vaincu au second tour de la présidentielle 2010, lança une guerre civile de conquête du pouvoir avec le soutien de ses alliés des Forces Nouvelles et du RHDP, mais aussi l’apport décisif de la puissance française alors ténue par son ami Nicolas Sarkozy. Il parvint le 11 avril 2011 au pouvoir, au terme d’une guerre fratricide coûtant 3000 vies au peuple de Côte d’Ivoire.

C’est le même homme, Alassane Dramane Ouattara, flanqué de sa conseillère toxique par excellence Dominique Nouvian Folloroux Ouattara, qui a entrepris depuis 2016, de capturer définitivement l’Etat de Côte d’Ivoire, en détruisant la séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif ; en emprisonnant à tour de bras des centaines de militants de l’opposition et des députés de la république ; en exilant et en excluant ses plus redoutables rivaux électoraux, les présidents Gbagbo et Soro ; en instrumentalisant la justice dans une chasse à l’homme contre ses opposants ; en terrorisant les communautés musulmanes et chrétiennes du pays ; en traquant les internautes citoyens ; en divisant autant que possible par la corruption tous les partis politiques rivaux ;  en instrumentalisant les sinistres microbes pour harceler, blesser et tuer les Ivoiriens insoumis à son diktat ; en organisant des crises intercommunautaires afin de mieux camper son pseudo-statut de gage de la stabilité du pays ; en remplissant les listes électorales ivoiriennes de non-nationaux, comme l’a révélé son port- parole Adjoumani Kobenan Kouassi ; en défiant la justice internationale qui l’a condamné par 4 fois en une année ; en faisant assassiner près de 100 ivoiriens depuis le 6 août, date à laquelle par un catastrophique parjure, il a violé l’article 55 de la Constitution ivoirienne qui stipule la limitation des mandats présidentiels au nombre strict de deux(2) par  citoyen(ne) en Côte d’Ivoire.  C’est le même homme qui s’est octroyé un budget de souveraineté de 342 milliards de CFA par an, qui s’est installé avec femme, frères, enfants et alliés aux manettes financières de l’Etat de Côte d’Ivoire, et qui aujourd’hui défie plus de 94% des Ivoiriens par les armes de la terreur, du mensonge et de la ruse. C’est le même homme qui, à présent, se mue en anticolonialiste d’opérette devant des journalistes français qu’il accuse de vouloir imposer aux Ivoiriens des normes de la démocratie occidentale. On croit rêver.

Faut-il le rappeler ? IL n’y a pas eu élection présidentielle hier 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire, pour neuf raisons essentielles :

–         Le corps électoral ivoirien n’est pas assaini : les listes électorales n’ont pas été auditées.

–         L’ensemble des Ivoiriens en droit de voter n’est pas constitué, car des milliers sont en prison, d’autres en exil, et beaucoup d’autres rayés des listes par le seul fait du prince.

–         Les prisonniers politiques ivoiriens n’ont pas encore tous été libérés

–         Les exilés politiques ivoiriens ne sont pas encore rentrés de plein droit dans leur pays

–         La commission électorale indépendante est une antichambre de monsieur Ouattara

–         Le Conseil Constitutionnel est une antichambre de monsieur Ouattara

–         La candidature de monsieur Ouattara était illégale, illégitime et invalide pour toute élection présidentielle en Côte d’Ivoire, conformément à l’article 55.

–         Les près de 100 ivoiriens assassinés depuis le mois d’août 2020 par les milices de monsieur Ouattara n’ont pas bénéficié de l’ombre de la moindre justice.

Dans ces conditions, Alassane Dramane Ouattara a organisé une parodie d’élection hier 31 octobre 2020. Une farce sans concurrence, et d’autant plus ridicule et laide, car les Présidents Bédié et Affi Nguessan s’en étaient soustraits à temps, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation Ivoirienne. Les chiffres de tous les observateurs indiquent un taux de participation maximal de 6%. On dénombre 12 personnes assassinées à travers le territoire national par les hordes criminelles d’Alassane Dramane Ouattara, en plus des plus de 70 précédemment tuées depuis le 6 août 2020. Le peuple de Côte d’Ivoire s’est massivement abstenu de cautionner la énième dérive du plus grand diviseur commun de ce pays.

La carrière politique d’Alassane Dramane Ouattara, qui a cessé d’être président de la République de Côte d’Ivoire hier 31 octobre 2020, aura donc rejoint avec fracas la poubelle de l’Histoire. En raison d’un triple échec : d’abord moral, car il se sera illustré comme une contre-valeur absolue au sein de la politique ivoirienne, en raison de sa trahison de la confiance d’Houphouët, de son auto-reniement biographique, de sa fraude à l’identité et à la nationalité, de ses fraudes électorales répétées, et de ses tendances délirantes mythomaniaques, mégalomaniaques et sadomasochistes très avancées ; ensuite un échec socioéconomique, car contrairement aux promesses flatteuses par lesquelles Dominique Nouvian Folloroux l’imposa à Houphouët, Ouattara s’est avéré être un économiste d’Etat de bas niveau, incapable de faire disparaître les plus de 10 millions de pauvres qu’il a trouvés en Côte d’Ivoire depuis son accession au pouvoir d’Etat en 2010-2011 ; enfin, un échec politique cinglant, puisque Ouattara a détruit l’embryon de démocratie qui se formait en Côte d’Ivoire, en écrasant les principes de la séparation des pouvoirs, de l’équilibre des pouvoirs, de l’Etat de droit, du pluralisme politique et même de l’élégance politique, toutes choses qui ont conduit les présidents Laurent Gbagbo et Guillaume Soro à parler de « catastrophe », d’ « apocalypse », d’ « eschatologie » pour décrire l’état de ce pays au lendemain du très sombre  jour du 31 octobre 2020.

La Côte d’Ivoire ne doit pas durer dans le mauvais rêve, ce cauchemar de 31 ans que Ouattara vient de lui infliger de 1989 au 31 octobre 2020. Elle doit vivre, rebondir, se libérer de l’ignominie. Car ce pays est une chance pour ses peuples et générations, une chance pour l’Afrique des solidarités. Tel est le sens de la mobilisation sans faille qui doit se poursuivre pour que le Chef de l’Etat sortant soit effectivement sorti. Tel est le sens de la lutte qui doit bouter Alassane Dramane Ouattara hors du palais présidentiel, car il n’est ni légalement, ni légitimement, autorisé par le peuple souverain de Côte d’Ivoire à demeurer au pouvoir. Tel est le sens de la nécessité d’un gouvernement et d’un conseil de transition en Côte d’Ivoire, pour accélérer la réconciliation des Ivoiriens, sécuriser la Côte d’Ivoire et préparer l’organisation de véritables élections présidentielles démocratiques, transparentes, inclusives, justes et crédibles dans les prochains mois dans cette terre d’espérance, ce pays de l’hospitalité qui ne doit pas mourir. A Générations et Peuples Solidaires, l’engagement est celui-là, et le leader Guillaume Kigbafori Soro l’a merveilleusement exprimé :

« Les experts électoraux confirment l’eschatologie pour la Côte d’Ivoire si rien n’est fait ! L’EX-Président Alassane Dramane Ouattara a divisé et brûlé la Côte d’Ivoire. Seule la démocratie est l’antidote au cataclysme à venir. Peuple Ivoirien, chassons Ouattara du pouvoir. »

L’Editorial du Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun

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