Au-delà de la qualité des infrastructures routières que vous refusez d’adresser, parlons donc de ces causes humaines des accidents que vous privilégiez. Et dont des données attribuées au ministère dont vous avez la charge estiment qu’elles contribuent à 80 % aux accidents qui causent tant de drames dans les familles camerounaises. Nos familles à nous tous. Parlons par exemple des surcharges des véhicules de transports.
Qui de loin sont une source non négligeable des nombreux décès lors des accidents de la circulation. Notamment ceux impliquant les véhicules de transport en commun. Qui doit en assumer la responsabilité principale si ce ne sont les services sous votre responsabilité en particulier, ceux sous l’autorité du gouvernement en général? Selon des experts consultés par #AGA en effet, quand un constructeur de voitures monte le système de freinage, il prend en compte le poids de la voiture à vide et le poids des passagers ou des biens transportés.
Le nombre de passagers – ou le poids des biens – qui en détermine la charge est ainsi bien défini à la construction. Donc sortie usine. Or arrivés au Cameroun, la plupart cars et surtout autobus de 50 places sont transformés en véhicules de transport de 75 places. Connus dans les Agences de voyage desservant les régions les plus fréquentées de notre pays notamment le Centre, le Littoral, l’Ouest et le Nord-Ouest par voie terrestre ces cars de transports en commun appelés “gros porteurs” sont surchargés de près de la moitié de leurs charges utiles, compte non tenu du poids des bagages qui n’est pratiquement pas limité.
On les trouve régulièrement sur les routes Douala-Yaounde via Edea; Yaoundé-Bafoussam via Bafia, Bangangte, Baham, Bandjoun; Bafoussam – Douala via Bafang, Nkongsamba; Douala-Mbouda via Nkongsamba, Dschang; Bamenda- Douala via Mbouda, Bafoussam et Nkongsamba; Dschang-Douala via Melong et Nkongsamba; Bamenda -Yaounde via Mbouda, Bafoussam, Bandjoun, Bangangte et Bafia; Yaoundé – Foumban via Bafia -Bangangte–Bafoussam-Koutaba; Douala – Foumban via Dschang ou Bafoussam; etc. en totale surcharge. Évidemment, cette surcharge augmente immédiatement la masse à transporter de près de la moitié prévue.
Or un de ces experts explique que “l’énergie cinétique de tels bus en vitesse dépasse tout de suite la résistance que confère à la voiture le système de freinage qui devient alors inefficace”. J’espère que vous voyez ce que l’on veut dire! Qui est le principal Responsable des autobus transformés en “gros porteurs” arrivés au port de Douala et autorisés à circuler? Eh bien c’est celui qui établit à la compagnie propriétaire et futur exploitant du fameux “gros porteur” la carte grise l’autorisant à transporter plus de 50 personnes. Généralement lesdites cartes grises portent 70 places. C’est le même manège avec les bus dits “Coaster” systématiquement transformés localement des 20 à 24 places en porteurs de 30 à 32 places.
Ceux qui sont chargés des contrôles savent que ces nombres même sont, pire encore, régulièrement dépassés dès la sortie des agences par le réseaux de conducteurs véreux en complicité avec les responsables/Chefs d’agence et bien entendu les agents publics en charge de la prévention et de la sécurité routière ainsi que les nombreux postes de gendarmerie et de police sur ces voies réputées rentables de … corruption et de racket de toutes sortes. Nous ne résoudrons même pas au centième le problème des responsabilités humaines qu’évoque le communiqué ministériel d’hier si vous ne reprenez pas en main les questions éthiques du service public des transports en commun.
On ne peut plus se défausser autant sur les victimes alors que tous les agents publics chargés des contrôles divers (état des véhicules, respect des normes internationales, etc.) sous votre responsabilité ou celles de vos autres collègues du gouvernement (gendarmerie et police) transforment nos déjà si étroites routes en autant de rentes personnelles tolérées, malgré les dénonciations de quelques usagers finalement bien impuissants.
Source: Alex Gustave Azebaze