Alfred Rombhot Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona sont accusés par la CPI de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ces derniers ayant été commis en 2013 et 2014.
« Au niveau de mon domicile, les choses ont débuté vers 4 heures du matin. Les miliciensanti-balaka sont sortis, ils ont tué tous les musulmans qui vendaient sur le marché de Boeing. De 4 heures jusqu’à 5 heures, ils ont tué tous les musulmans. » Jean de Dieu Denamna, qui représente les victimes de Bimbo 3, un quartier de Bangui, n’a rien oublié : « Plus de vingt personnes ont perdu la vie ce jour-là. Sans compter ceux qui ont été kidnappés puis égorgés quelque part. »
C’était il y a un peu plus de sept ans. A l’époque, la Séléka, une coalition de groupes armés à forte composante musulmane, avait pris le pouvoir dans la capitale centrafricaine. Pillages, extorsions, meurtres : la violence, omniprésente, prend une tournure confessionnelle. Dans le pays, des milices d’autodéfense se forment pour contrer la Séléka : ce sont les anti-balaka. Peu structurés au début, ses membres se joignent à certains partisans du président déchu, François Bozizé, et mènent une attaque coordonnée contre Bangui le 5 décembre 2013.