Le Cameroun vient de perdre une icône de la science, un imminent chercheur en médecine et surtout le plus grand entrepreneur médical du Cameroun!
Nous sommes en novembre 1973, lorsqu’il devient agrégé de Médecine en France option Immunologie, Hématologie et maladie du sang.
Il retourne au Cameroun la même année et travaille comme professeur d’Hématologie et d’Immunologie au Centre Universitaire des Sciences de la Santé de Yaoundé (CUSS) devenu Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de l’université de Yaoundé 1.
Sa plus grande bataille, a certainement été celle de la création de l’Université des Montagnes (UdM).
Créer une université privée, dont le cœur de métier devait être la formation médicale, il fallait oser pour y arriver.
Pour cela, il a fait face à une adversité indescriptible de ses collègues, de l’autorité de tutelle avec des menaces perpétuelles de fermeture. Je me rappelle encore, lorsque nous étions étudiants, la question qui brûlait sur toutes les lèvres était :
« Est-ce que nos diplômes seront reconnus après la formation ? ».
Même en stage, c’était des intrigues, des humiliations permanentes de la part des autres étudiants et même médecins !
« Vous les étudiants de l’UdM là, il y a même les microscopes dans votre école ? »
« Vous êtes nuls comme étudiants ».
Ces frustrations construisaient au fur et à mesure, une profonde abnégation et surtout une détermination qui nous poussaient à vouloir démontrer que nous aussi, nous pouvons être des médecins de qualité.
Dans certains hôpitaux, nous étions même carrément interdits de stage !
Pour vous dire à quel point, l’UdM, portée par le Charismatique Pr Lazare KAPTUE, faisait face à une adversité, tendant parfois à de l’animosité.
Aujourd’hui, c’est une institution de référence en Afrique francophone.
L’idée de la création de l’Université des Montagnes (UdM) est née d’une profonde réflexion sur l’état de l’enseignement supérieur au Cameroun, initiée depuis les années 1990 par des hommes et des femmes du monde universitaire, du monde des affaires et des différentes catégories professionnelles rassemblés au sein de l’Association pour l’Education et le Développement (AED).
Il est ressorti de cette réflexion que, malgré la création de nouvelles universités, l’Etat n’est plus en mesure de satisfaire tous les besoins de formation des jeunes Camerounais. Du coup, ces jeunes se jettent par milliers sur le chemin de l’exil en quête d’institutions universitaires d’accueil.
Pour réaliser cet objectif, l’UdM entendait :
– Créer des filières absentes ou peu représentées dans le paysage universitaire camerounais et de la sous-région
– Offrir un cadre de formation et d’épanouissement suffisamment attrayant et convaincant pour limiter l’exode des jeunes vers l’étranger
– Favoriser une interaction véritable entre l’Université et les milieux professionnels
Après une décennie d’incubation et de maturation, l’UdM est devenue une réalité en octobre 2000 en accueillant ses premiers étudiants sur le site provisoire de Mfétum à Bangangté (Ouest-Cameroun).
Le site définitif de l’UdM (don du chef supérieur Bangangté) est situé à Banekane, à 12 km du campus de Mfetum. Le pavillon des Cliniques Universitaires des Montagnes (CUM) y a ouvert ses portes en 2010 et depuis la rentrée académique 2011-2012, d’autres bâtiments académiques accueillent des étudiants.
L’UdM écrit les belles pages de la formation universitaire du Cameroun et de la sous-région. Elle restera dans l’histoire comme la première institution à avoir donné au Cameroun ses premiers pharmaciens formés sur le territoire national. En effet, la première promotion de pharmaciens est sur le marché du travail depuis 2008.
Après Kinshasa et Yaoundé, le site de l’UdM a accueilli du 24 octobre au 3 novembre 2011, le premier jury de thèse de Doctorat de Médecine (in situ); inaugurant la nouvelle tutelle académique de sa Faculté des Sciences de la Santé par l’Université Paul Sabatier de Toulouse (France).
L’UdM a également mis sur pied la première formation en génie-biomédical au Cameroun. La première promotion exerce sur le marché du travail depuis 2005
Les formations en chirurgie dentaire et médecine vétérinaire ont ouvert leurs portes en 2008, tandis que la filière sciences médico-sanitaire a vu le jour en 2009, inaugurant ainsi une première dans les annales de la formation en sciences de la santé au Cameroun. Les premiers chirurgiens dentaires « Made in Cameroon » seront opérationnels en 2014, au même moment que les premiers médecins vétérinaires formés par l’UdM.
Les premiers spécialistes de la filière sciences médico-sanitaire seront sur le marché de l’emploi dès juillet 2012.
Les filières informatiques, réseaux et télécommunications ont mis sur le marché du travail des professionnels qui sont à l’emploi du secteur public ou privé au Cameroun. Signalons que plusieurs autres anciens étudiants de l’UdM poursuivent leurs études dans diverses universités à travers le monde.
La filière Architecture et Urbanisme, délocalisée à Yaoundé, notamment au Bureau de Liaison de l’UdM sis au quartier Tsinga (derrière la Polyclinique), a été ouverte en 2017.
Depuis l’ouverture en 2000, l’UdM a rencontré une forte adhésion du public camerounais ainsi que d’un réseau international de sympathisants provenant surtout de la diaspora camerounaise autant en Europe qu’en Amérique du Nord et de leurs réseaux de relation. Des témoignages recueillis dans divers milieux confirment l’espoir que la communauté nationale place dans le projet de l’UdM au regard de l’orientation professionnalisante de ses filières de formation.
En 20 ans, on est passé de 43 étudiants en 2000-2001 à plus de 2320 en 2017-2018.
L’UdM a déjà formé à ce jour (statistiques 2019) :
– 748 Médecins,
– 273 Pharmaciens,
– 105 Chirurgiens-dentistes,
– 59 Médecins vétérinaires,
– 86 Licenciés en informatique et Réseaux,
– 83 en Réseaux et Télécoms,
– 39 en Informatique Réseaux et Télécoms,
– 243 Licenciés en Instrumentation et Maintenance Biomédicale,
– 23 en Mathématique et Informatique appliquées à la Finance,
– 13 en Energies renouvelables et Génie climatique.
Qui plus est, en 20 années d’existence, la population estudiantine de l’UdM provient non seulement des 10 régions du Cameroun, mais également d’au moins 10 pays d’Afrique.
Je dois tout à l’UdM !
Ma formation médicale, mes capacités entrepreneuriales et même mon mindset.
La Promotrice de l’UdM c’est l’Association pour l’Education et le Développement (AED), et depuis l’Université, je trouvais ce model assez ingénieux. Une association promotrice de projet d’une envergure aussi importante.
En effet, l’extension et la modernisation de l’Université des Montagnes (UdM) a pour objectif de soutenir son dispositif de formation dans des domaines clés que sont la santé, les sciences et technologies. Ce projet est une réponse à la demande croissante de formation de la jeunesse et met à la disposition de l’économie camerounaise une main d’œuvre qui répond à ses besoins.
Dans un contexte marqué par une très forte croissance de la demande d’enseignement supérieur, une crise des universités publiques et une forte demande en personnel qualifié dans les domaines de la santé et des sciences et technologies au Cameroun, l’Agence Française de Développement (AFD) a signé, le 21 décembre 2012, une convention de financement d’un montant de 5 milliards de FCFA pour l’extension et la modernisation de l’Université des Montagnes (UDM).
Située dans la ville de Bangangté, l’université a été créée par l’Association pour l’éducation et le développement (AED), association de droit camerounais à but non lucratif.
Pour moi, à l’époque, je trouvais cela assez ingénieux, et je décide de m’en inspirer en 2016 pour créer la StartUp Academy
(association), promotrice de tous les projets industriels que nous sommes en train d’implémenter au Cameroun et en Afrique, tout comme l’AED et l’UdM.
Merci Professeur, tu étais un réel savant, qui a su transcender la médecine pour aller au-delà malgré toute l’adversité, même parfois dans ton propre camp !
Tu as apporté ta plus-value au développement de l’humanité, car aujourd’hui, tes œuvres transcendent le Cameroun.
Tu rayonnes désormais à travers nous et ceci à JAMAIS.
Dr Claudel NOUBISSIE