Ce jeune camerounais enchaîné sur son lit d’hôpital s’appelle Oben INTIFALIA. Il est né en 1993 à Ngaoundéré. Il a donc 28 ans. Il est menotté à son lit de malade à l’hôpital Jamot de Yaoundé où il est interné depuis quelques jours à la suite d’une infection pulmonaire contractée à la prison centrale des Kondengui. Il est l’un des centaines de militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) arbitrairement arrêtés et illégalement détenus dans le cadre des Marches Pacifiques du 22 septembre 2020. Sa maladie est le résultat de la grande promiscuité qui caractérise ce pénitencier où sont entassés près de 4000 détenus pour près de 3000 prévenus.
Contrairement aux apparences, Oben INTIFALIA n’est pas un criminel, comme d’ailleurs les dizaines d’autres militants et sympathisants du MRC détenus depuis bientôt sept mois dans diverses prisons du pays (prison centrale de Kondengui, Bafoussam, New Bell Douala, Nkongssamba, Mfou, Yoko).Il a été arrêté cinq jours avant le 22 septembre 2020 simplement parce qu’il arborait un t-shirt sur lequel était inscrit « Où sont les 32 PV ? » en référence au hold-up électoral perpétré par M. Clément ATANGANA et ses autres collègues du Conseil constitutionnel lors du scrutin présidentiel d’octobre 2018.
Enlevé par des éléments de la sécurité non identifiés, il a été conduit au secrétariat d’État à la gendarmerie (SED), dirigé par M. Galax Landry ETOGA. Y étant, il a atrocement été torturé à la machette, au câbles électriques par les hommes de Galax Landry ETOGA, Dieudonné BIALO et Georges Parfait NANA II. Il y a subi des simulations de noyade et d’assassinat. Il y a été passé à la très redoutable balançoire.
Il a eu droit à toutes sortes de traitements inhumains et dégradants.Dans les locaux de la gendarmerie dite Nationale, il a été abreuvé d’insultes tribales. Ses « 2enquêteurs » lui ont demandé ce que lui, un « Nordiste », fait dans le parti politique de Maurice KAMTO le Bamiléké. Ils lui ont dit en le tabassant comme une bête sauvage qu’ils ne laisseront son argent, vingt-trois mille francs CFA soit 35€ ou 39 dollars. Et quand il a tenté de s’opposer à ce vol à main armée, il a été sauvagement torturé. Jamais ses bourreaux ne lui ont permis de se faire établir un Certificat médical. Néanmoins, son dos barré de traces de violences et ses plantes de pieds lacérées à cause des coups de machette reçus ont été présentés au commissaire du gouvernement M. Celin BELINGA en présence de ses avocats et ses camarades d’infortune le 3 novembre 2020, jour où après cinquante (50) jours de « garde à vue », lui et ses camarades ont enfin été déférés au parquet.
Des photos de son corps abîmé par les tortures physiques ont été faites devant le commissaire du gouvernement en présence de dizaines de témoins. Oben INTIFALIA était au SED pendant la période où le malheureux Divine NGWA a été torturé à mort par les hommes de Galaxy Landry ETOGA conduits par le chef d’escadron Dieudonné BIALO et le Lieutenant NGANSSO. Il en est ressorti traumatisé. Tout comme la trentaine de ses camarades qui y ont été eux aussi sauvagement torturés.Comme si toutes les tortures qui lui ont été infligées au centre officiel de tortures qu’est le SED ne suffisaient pas, il est attaché à son lit de malade avec une paire de menottes comme un animal.
Ce traitement inhumain rappelle les tristes cas des prisonniers politiques anglophones morts attachés, avec des menottes, à leurs lits dans des hôpitaux.Les épouses et les enfants des autorités camerounaises sont ici interpelés. En effet, ils doivent être informés des injustices et des supplices que leur père ou époux infligent à d’honnêtes Camerounais dont le seul crime est d’avoir exigé, à travers des Marches Pacifiques du 22 septembre 2020, la fin de la guerre civile qui déchire les deux régions anglophones du pays et une révision consensuelle du système électoral camerounais avant toute nouvelle élection.
Les familles des magistrats qui maintiennent illégalement des adversaires politiques du régime BIYA en prison afin de préserver leurs carrières doivent savoir que leurs époux et pères ont trahi leur serment de rendre justice.La communauté internationale peut-elle continuer à fermer les yeux sur les crimes graves du régime Biya en raison de sa quête de stabilité ? Un Camerounais qui crie n’est pas un ours qui danse.
De quelles preuves la communauté internationale a-t-elle aujourd’hui besoin pour agir ?La dictature de M. Paul BIYA est en train de transformer le Cameroun en un vaste camp de déshumanisation.
Face à l’histoire, chacun, à commencer par les magistrats carriéristes sans lesquels la dictature du régime Biya n’aurait pu tenir aussi longtemps, devra répondre de ses actes.”Ainsi va la République Pour toute information confidentielle que vous souhaitez rendre publique.
Source: BORIS BERTOLT