Après moult tribulations et glissements calendaires, La CAN va finalement se dérouler au Cameroun. Tout est prêt pour le jour dit comme l’a promis M. Biya dont on dit qu’il ne formule pas des vœux mais des hautes instructions qui sont des ordres exécutables. Pour y parvenir, les autorités camerounaises généralement peu empressées ont dû se décarcasser, transpirer et être obligées d’afficher leurs plus larges sourires devant les représentants de la CAF qui jusqu’à la dernière minute ont menacé d’user du couperet. Même Paul Biya, notre invisible légumineux dieu qui ne subit que la pression atmosphérique a été obligé de descendre de son piédestal pour rencontrer un président de La CAF aux propos fort alambiqués.
Le Cameroun du mieux de son possible va accueillir ses hôtes. Le ballons de baudruches (pompés) aux couleurs nationales pavoisent déjà les aéroports. La première délégation (Éthiopie) est du reste déjà dans nos murs. Dans un contexte de pandémie de la Covid-19, l’ambiance euphorique de cette grande foire du football continental ne doit pas nous faire perdre de vue l’observance des mesures barrières.
CAN 2021 : Le port du masque, la mesure barrière des mesures barrières.
La CAN se déroulera dans un contexte de grande pandémie de la Covid-19 au moment où les variantes Delta et Omicron sont fortement létales. Afin que cet évènement et l’important mouvement de personnes qui y est corrélé ne soit à l’origine d’une catastrophe sanitaire, la CAF/FIFA a prescrit que l’accès au stade soit conditionné par la présentation d’une carte de vaccination. A ce niveau les “dispositions” ont déjà été prise pour satisfaire cette exigence. Les Camerounais faisant preuve d’une créativité sans borne dans tous les domaines de la falsification et des détournements les plus scandaleux, on voit circuler des « cartes de vaccination » attendant juste que des noms y soient inscrits. La contamination au Covid étant largement due aux sécrétions invisibles qui sont projetées au cours d’une discussion, des cris, d’éternuements ou en toussant, quel que soit son état vaccinal, afin de se protéger et de protéger les autres il est impératif pour les spectateurs de porter les masques car vivre les matchs de football représente une situation à haut risque. Nous craignons pour la suite, et il faut espérer que l’après-CAN ne soit pas une série noire pour ce qui reste de notre pays.
Le péril Mouelle Kombi : le masque anti-covid n’est pas un couvre-bouche
Pendant que les équipes peaufinent leurs préparations, il est recommandé que les spectateurs eux aussi commencent à s’entrainer au port efficient des masques. Plus de deux ans après une pandémie qui fait encore des ravages, comment comprendre qu’un haut personnage de l’État, universitaire de surcroit, se montre rigoureusement incapable de bien mettre un masque ? Sous réserve de ce qu’à la date du match d’ouverture, il soit encore en fonction, ce monsieur doit comprendre que la moustache aussi drue soit-elle ne remplace pas le masque anti-Covid. Le masque n’est pas un couvre-bouche. Il se doit d’être convenablement porté pour jouer son rôle. Il a été conçu pour s’adapter à toutes les formes de tronche. Narcisse Mouelle Kombi qui, si le « créateur » Biya le permet, sera assis non loin de lui lors du match d’ouverture, est de ces personnages qui en deux années de pandémie n’arrivent toujours pas à bien porter leur masque. Il est de ce fait un potentiel distributeur automatique de virus Covid.
A défaut de porter les masques des « blancs », notre néo-traditionaliste peut s’en faire coudre par Sita Emilia dont on finira un jour par nous dire quelle est la fonction réelle dans notre « république du piment ». Pour rehausser l’effet visuel et l’assortiment des couleurs, cette dernière pourrait utiliser le même tissu que le sanja de notre ministre qui est chef traditionnel de Bona’Anja Siga Bonjo dans le canton Wouri Bwélé, arrondissement de Yabassi, département du Nkam en pays Sawa.
Si Mouelle Kombi s’entête à porter son couvre-bouche actuel, qu’il s’assure de chopper au préalable un puissant virus. Ainsi, rencontrant dieu, qui ne s’encombre que très rarement de ces morceaux de tissus à couper un souffle déclinant, il fera œuvre utile en libérant le Cameroun.
Nos parents nous prescrivaient de ne pas porter de chapeau devant son supérieur ou son ainé. A cette loi s’est aujourd’hui apparemment ajoutée une autre selon laquelle les supérieurs n’ont pas l’obligation du port de masque auquel sont astreints les subordonnés et les subalternes. Serait-ce pourquoi le « créateur » Biya, ne porte jamais de masque et peut loisiblement distribuer son corona à toutes ses créatures et autres courtisans mais ne veut pas en recevoir d’eux ? Est-ce pour la même raison que Mouelle Kombi, une de ses créatures, le fait plutôt avec une négligence criminelle ? Les quelques fois où le « créateur » Biya a arboré le masque c’était lors de ses très rares apparences comme lors des obsèques de sa sœur en novembre 2020 et lors de son retour d’Europe en juillet 2021. Si le dieu Biya apparait au match d’ouverture qu’il prêche par l’exemple pour une fois en portant son masque. Sinon, Il lira l’heure sur la montre de Mouelle Kombi et l’après CAN sera sucrée. M. Biya, attention aux narines de votre créature Mouelle Kombi !
David Manga Essala et René Nanga