Suite à la parution du livre : Tales and Legends of Humanity: Volume 1, The Origin of species par Félix PENE, nous sommes allés lui parler et en savoir plus sur la motivation qui anime son processus créatif et les discussions qu’il espère susciter apures des lecteurs dans les quatre coins du monde. Tales and Legends of Humanity: Volume 1, The Origin of speciesnous ramène à la question existentielle majeure sur l’origine des êtres vivants. D’où venons-nous ? Dans la quête pour découvrir l’origine de la vie, nous rencontrons les quatre éléments : terre, eau, feu et air et leur influence sur l’existence des premiers humains. Ce tableau est agrémenté d’une histoire qui combine amour, fraternité et trahison. Le bouquin nous fait découvrir les tribulations des premiers humains alors qu’ils commencent à développer un mode de vie qui leur permettra de conquérir des territoires et nous laissera envie d’en savoir plus sur le sort d’une dulcinée kidnappée et d’un homme prêt à risquer sa vie pour la retrouver.
Tamah Kamlem : D’où est venue l’inspiration pour ce bouquin ?
Felix PENE : A priori, je voudrais te dire merci pour cette opportunité que tu me donnes de m’exprimer sur la sortie de mon bouquin. Il faut dire que j’ai au moins une dizaine de projets de livre. Jusqu’à présent, j’en ai écrit cinq et trois ont été publiés. Mon tout premier livre, écrit au lycée pour un concours littéraire canadien avec pour titre « Le Fils du Paysan » parut en 2002. Mais pour être spécifique, celui qui vient d’être publié tire son inspiration d’une photo : celle ma fille, la seule noire dans sa classe de maternelle. Elle avait cinq ans et je savais qu’un jour elle me poserait la question de savoir pourquoi sa peau est noire et différente de celle des autres enfants de sa classe. Dès cet instant, je me suis mis àréfléchir sur la meilleure explication que je puisse lui donner le moment venu.
TK : Pourquoi avoir écrit en anglais?
Deux raisons à cela : ma cible principale ce sont nos enfants (ceux qui sont nés ou/et ont grandi ici en Amérique du Nord, principalement aux USA).Il est important que nos enfants ne soient pas coupés de leurs racines. Dans un environnement aussi complexe que l’Occident en général et les USA en particulier, seul un bon enracinement dans notre culture leur fournira l’équilibre nécessaire pour mieux affronter les tentations et les défis qui les attendent.J’ai tenuà susciter la curiosité de nos enfants aux mystères de nos sociétés traditionnelles. Si nous arrivons à les emmener à vouloir apprendre plus sur leur culture, ce serait un grand acquis.
Ensuite, je voudrais atteindre un large public parce qu’il est temps que notre histoire soit racontée aux autres par nous-mêmes.J’ai l’impression que cet objectif est aussi entrain de se réaliser. À peine le livre sorti, on m’a déjà invité à deux événements (salons du livre) à New York et à Boston pour en parler.
TK : Y a-t-il un message particulier que tu veux passer aux lecteurs à travers cette histoire captivante ?
Avec ce volume 1, c’est juste l’introduction à plusieurs thématiques que je vais développer au fil du temps. Mais déjà, ici il s’agit d’emmener le lecteur à revisiter autrement les deux théories qui s’affrontent sur l’origine de la vie.
TK : J’imagine qu’écrire un livre comme celui-ci exige beaucoup de recherches. Comment as-tu procédé ? As-tu eu recours à quelque chose de particulier pour écrire ?
J’ai surtout fait appel à ma culture générale qui est la résultante de pas mal de sources notamment la lecture, l’éducation et les expériences vécues. Par exemple, j’ai expressément fait référence à Charles Darwin à qui j’ai emprunté le sous-titre de ce volume. Sur le plan scientifique, je place l’origine de la vie à une fusion de gaz ; deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène qui forme la molécule de l’eau (H2O). Enfin sur le plan traditionnel, je fais allusion au mystique avec la notion de totem et de la communication avec les ancêtres.
TK : Pourquoi avoir choisi la formule de livre illustré?
Il y a un adage qui dit : « une image vaut mille mots ». Je tenais à ce que le livre soit facile à lire pour tout le monde. Il y a aussi le fait que c’est surtout un livre de conte.
TK : Peux-tu nous dire un peu plus sur l’artiste qui a réalisé les illustrations ? Comment la collaboration s’est faite pour que le texte soit synchronisé avec les illustrations ?
Pour commencer, j’ai travaillé avec celle qui m’a inspiré l’idée de ce bouquin, ma fille Karel. Elle a réalisé une bonne partie des illustrations. Mais comme elle n’est pas encore assez douéepour créer des personnages dans différentes postures, j’ai ensuite poursuivi le travail avec les illustrateurs professionnels. Il fallait décrire chaque scène avec un maximum de détails possibles. Ouf ! (Il pousse une bouffée d’air !). Je n’avais jamais imaginé le travail que requiert la finition d’un livre illustré ! Juste la description des scènes a fait une cinquantaine de pages.
TK : Certains lecteurs avec qui je me suis entretenu, ont du mal à placer le livre dans une catégorie. Dis-nous, est-ce un livre pour enfant, adolescent ou adulte ?
Effectivement, j’ai dû batailler sur cette question avec l’éditeur aussi. J’ai dû parcourir un document assez volumineux qu’ils m’ont soumis et qui est appelé « BISACSubjectHeadingList » pour la catégorisation des livres. Je leur ai expliqué que c’est un livre pour la famille. Calqué sur le principe des contes autour du feu le soir au village, les parents ou les griots racontent l’histoire et l’audience en débat. Je vise les enfants c’est vrai, mais avec les parents aussi.
TK : L’histoire mentionne les 10 commandements. Est-ce en relation avec l’histoire africaine ou alors la Bible ?
Les 10 commandements c’est effectivement l’un des multiples codes que contient le bouquin. D’abord, il se rapporte à la Bible mais aussi aux traditions africaines en ce sens que dans l’Ouest Cameroun, les dignitaires appelés notables sont constitués en deux catégories, des cours royales de 7 ou 9 notables. Ne pouvant faire le choix entre 7 et 9, j’ai pris dix comme dans la Bible. Mais le principal message ici c’est que la société a besoin de règles pour fonctionner en harmonie.
TK : J’ai remarqué que les personnages n’ont pas de nom mais plutôt des descriptions telles que le Grand Patriarche, Le Costaud, Le Gringalet. Y a-t-il une raison à cela ?
N’oublions pas qu’on parle là des tous premiers hommes. C’est vrai que la Bible nous parle d’Adam et d’Ève, mais nous sommes dans la théorie de l’évolution. À quel moment de l’évolution l’humain a commencé à se donner un nom? Je n’ai pas trouvé de réponse à cette question et c’est pourquoi je désigne les personnages par descaractéristiques sociologiques prononcées.
TK : En page 9 tu écris : « Les humains se sont installés sous un model patriarcal ». Cependant de nombreuses anciennes civilisations africaines étaient du type matriarcal. Comment tu expliques cela ?
Consciemment ou pas, nous avons tendance à voir la société sous cet angle de par la force des choses. Mais jusqu’ici l’Afrique dans l’histoire n’existe pas encore à proprement parler bien que nous la voyons clairement apparaitre sur l’image de fin de ce volume. Que va-t-il se passer quand les continents vont se former ? Ça se saura bientôt !
TK :Le titre indique volume 1, que peut-on attendre du volume 2 et quand pourrait-il être publié ?
Forcément, il y a le volume deux. Il est déjà bien formulé dans mon esprit. Pour la thématique qui y sera abordée, c’est mentionné dans la conclusion de ce volume 1 : l’apparition des races !
Pour en savoir plus sur le livre, suivez ce lien : https://fultonbooks.com/books/?book=tales-and-legends-of-humanity
Entretien mené par Tamah KAMLEM